30 octobre 2009 Les bandes urbaines à Bruxelles
Vendredi 23 octobre 2009
Intervention de Fatoumata Sidibé, députée MR-FDF dans le cadre de la discussion de la déclaration du Collège de la Commission communautaire française - 23 octobre 2009.
L'intervention est disponible ici.
Le compte-rendu complet est disponible en cliquant ici
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers collègues,
La cohésion sociale est un des enjeux majeurs de Bruxelles. Si nous voulons en faire un véritable laboratoire de l’interculturalité, nous devons investir dans la cohabitation harmonieuse des différentes nationalités, langues, cultures, convictions et confessions qui font la richesse de Bruxelles.
L’exposé de la déclaration de politique générale qui trace les lignes directrices des priorités pour l’année est, je suppose, le signal de départ d’actions plus ambitieuses en matière de politiques d'insertion sociale, d'interculturalité, de diversité, de mixité sociale, culturelle et de genre, de lutte contre toute forme de discrimination et d'exclusion sociale.
Je note que le Collège va renforcer le dispositif d’alphabétisation en Région bruxelloise par la création d’un centre régional pour le développement de l’alphabétisation et l’apprentissage du français. Je souhaiterais que le Collège développe également ses actions en matière de soutien et d'accompagnement scolaires des jeunes et adolescents.
Par rapport au parcours intégré de formation et d’insertion, je souhaiterais soulever la nécessité d’accorder une attention particulière aux jeunes citoyens belges d’origine étrangère. En effet, à Bruxelles, les élèves issus de familles d’origine immigrée sont surreprésentés dans l’enseignement technique et professionnel. Il importe de revaloriser ce type d’enseignement qui offre de réelles opportunités professionnelles à ces jeunes. Cependant, si la relégation dans les filières professionnelles est le résultat de préjugés à l’égard des élèves et d’un manque de suivi et d’accompagnement de la part des parents, pour des raisons d’analphabétisme ou d’ignorance du système éducatif belge, vous conviendrez que cela mérite que l’on s’y attarde.
La proportion des jeunes faiblement qualifiés est majoritairement composée de Belges descendants de migrants. En conséquence, il n’est pas étonnant de voir que ces jeunes occupent aussi une part importante parmi les bénéficiaires de l’aide sociale. Cette marginalisation entraîne une désespérance sociale, crée des tensions dans les quartiers populaires et concourt à l’éclatement de violences urbaines telles que celles que nous avons connues ces derniers mois dans certains quartiers et qui sont préjudiciables pour la paix et la cohésion sociales.
Des mesures spécifiques doivent rapidement être mises en œuvre par le Collège pour permettre à ces populations fragilisées, discriminées, minorisées, précarisées, marginalisées de participer pleinement à la vie économique, sociale et culturelle. Si nous ne mettons pas en place une politique ambitieuse, l’exclusion sociale continuera à alimenter les replis identitaires et/ou religieux qui assignent à résidence dans « une communauté » repliée sur elle-même où l’altérité est perçue comme une menace.
Outre le parcours intégré de formation et d’insertion, il me semble important, comme l’a déjà fait précédemment ma collègue Françoise Schepmans, de souligner l’intérêt d’également créer un parcours d’intégration individuel à l’attention des primo-arrivants adultes. Un tel parcours ne serait que bénéfique pour ces populations et les aiderait dans leur intégration au sein de notre société et dans le marché de l’emploi.