A la recherche de l’égalité.
Toute petite déjà, j’ai eu l’occasion de prendre la mesure des inégalités, des injustices, des discriminations dont sont particulièrement victimes les filles et les femmes. Au nom de la culture, de la religion, des traditions, du patriarcat.
Pour moi, les filles et les garçons devaient être égaux en droits et en devoirs et je me refusais d’être une citoyenne de seconde zone, une mineure à vie. Je me voulais un esprit libre, capable de prendre du recul par rapport aux normes et aux dogmes, refusant le déterminisme. Je ne voulais pas être déterminée par un sexe biologique nullement choisi.
Fin des années 70 au Mali, à peine adolescente, je participais déjà aux manifestations étudiantes contre la junte militaire au pouvoir. Une aspiration collective à la démocratie soufflait, réveillant les jeunes consciences. Je voulais rester fidèle à mes convictions. Aujourd’hui, je me dis que les convictions, c’est bien mais des principes et des valeurs communes à partager et à défendre, c’est mieux.
Il y aura toujours la pauvreté, l’injustice, la guerre. Mais on peut décider de vouloir l’utopie, de la croire réalisable en renonçant à mesurer le possible à l’aune de nos limites personnelles et en s’appuyant sur l’extraordinaire potentiel de mobilisation de l’être humain.
J’ai choisi d’agir. Par le militantisme, l’engagement politique, la peinture, l’écriture.
Pour dire non à l’injustice, à la discrimination, à l’enfermement mental, à l’oppression, à l’obscurantisme, à tous les extrémismes.
Pour dire oui à la liberté, à l’émancipation de la société, à la démocratie, à un monde plus égalitaire et plus respectueux de l’autre moitié de l’humanité que sont les femmes.