Category: Mon travail parlementaire 2014-2019

Restitution de la TVA relative aux subsides attribués à la SDRB pour la réalisation de logements pour revenus moyens

Parlement bruxellois

Question écrite de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à M . Rudi VERVOORT, Ministre-Président du Gouvernement bruxellois, chargé des Pouvoirs locaux, de la Politique de la Ville, du Développement territorial, des Monuments et Sites, du Tourisme et des Affaires étudiantes. La réponse est disponible ici.
Concerne : Restitution de la TVA relative aux subsides attribués à la SDRB pour la réalisation de logements pour revenus moyens – Février 2015
Monsieur le Ministre,
Sur le site de citydev.brussels, on peut lire que :
«La Région de Bruxelles-Capitale attribue un subside à la SDRB pour la réalisation de logements pour les ménages à revenus moyens. Ce subside est utilisé pour financer les constructions, ce qui permet de vendre les logements à un prix inférieur à leur prix de revient. Depuis 2003, l’administration de la TVA estime que la TVA est applicable sur le subside au taux de 21%. La SDRB conteste cette décision et a entamé une procédure à l’encontre de l’administration de la TVA par l’intermédiaire des sociétés mixtes dans le but que ces sociétés mixtes puissent rembourser la TVA sur le subside aux acquéreurs».
Le contentieux du projet immobilier, l’impasse des Tanneurs a déjà fait l’objet d’un arrêt favorable en 2012. Le SPF justice avait estimé qu’il s’agissait là d’un cas d’espèce et décidé de maintenir sa position à savoir que les subsides sont directement liés au prix et donc soumis à la TVA.
D’autres projets immobiliers ont fait une demande de restitution de cette TVA, estimant que les subsides ne sont liés au prix et ne doivent par conséquent pas être compris dans la base imposable.
 La Ministre pourrait-elle m’informer de la suite donnée à la contestation de la SDRB ?
 Où en sont les négociations avec le Fédéral ? Une décision judiciaire définitive a-t-elle été prise ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Fatoumata SIDIBE
 

Le dépistage de la drépanocytose

Parlement francophone bruxellois
Question orale de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à Mme Cécile Jodogne, Ministre, chargée de la Fonction publique et de la politique de la Santé. La réponse est disponible ici.
Concerne : Le dépistage de la drépanocytose – 6 mars 2015
Selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé, près de 5% de la population mondiale portent les gènes caractéristiques des hémoglobinopathies, qui sont principalement ceux de la drépanocytose et de la thalassémie1. Communément appelée Anémie falciforme ou Anémie SS, la drépanocytose est une maladie génétique héréditaire qui se caractérise par une modification de la forme des globules rouges. Moins élastiques, les hématies falciformes peuvent obstruer les petits vaisseaux sanguins et bloquer la circulation sanguine. Une moins bonne oxygénation du sang et l’occlusion des vaisseaux sanguins chez les drépanocytaires peuvent entraîner des douleurs aigues dans différentes parties du corps (os, abdomen, rein, cerveau, rétine, etc.), une anémie chronique, des graves infections bactériennes, des nécroses…
Sur le plan épidémiologique, les hémoglobinopathies sont surtout répandues chez les patients des territoires d’endémie palustre comme en Afrique subsaharienne, dans le bassin méditerranéen, l’Asie, le Maghreb, le Moyen Orient, les Antilles, etc.
En raison des migrations des populations, ces affections héréditaires ont été disséminées dans d’autres régions du monde. Ainsi, ces dernières décennies, on a pu constater une augmentation rapide de la taille de la population atteinte, particulièrement dans les zones urbaines2. Et, bien qu’il s’agisse d’une maladie encore méconnue chez nous, elle représente un vrai problème de santé publique puisqu’il s’agit de la première maladie génétique en France, et probablement dans le monde. En outre, de par le brassage des populations, des associations avec d’autres affections hémoglobinopathiques, telles que le pneumocoque, se sont développées.
Il est important de mentionner que les organes directeurs de l’Organisation mondiale de la Santé ont adopté deux résolutions sur les hémoglobinopathies. A cet égard, la 59e Assemblée mondiale de la Santé, dans la résolution sur la drépanocytose qu’elle a adoptée en mai 2006, invite instamment les pays touchés et le Secrétariat de l’OMS à mettre davantage de moyens en oeuvre pour combattre ces affections. Il est donc important de donner les moyens aux centres de références afin d’améliorer les techniques de dépistage et surtout de suivre les patients. Si la maladie reste sérieuse et invalidante aujourd’hui, l’espérance de vie a considérablement augmenté grâce à un dépistage précoce, aux progrès thérapeutiques et à la prévention.
A Bruxelles, la drépanocytose risque de devenir un vrai problème compte tenu du brassage de la population.
C’est pourquoi, Madame la Ministre, je voudrais vous soumettre les questions suivantes :
1. Disposez-vous de données concernant la prévalence à Bruxelles ? Quels sont les centres de références dans lesquels le dépistage est organisé ?
2. Des campagnes d’information et de sensibilisation existent-elles pour sensibiliser les populations cibles ? Quelles sont les concertations avec les autres niveaux de pouvoir ?
Fatoumata SIDIBE

1 http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs308/fr/
2 Scand J Clin Lab Invest. 2007; 67 (1): 39 – 69, cité par Béatrice Gulbis, Frédéric Cotton, Alice Ferster, Françoise Vertongen, Les syndromes drépanocytaires : Les résultats du dépistage néonatal dans la Région de Bruxelles Capitale 2004-2012, Réseau des hémoglobinopathies, ULB-Erasme, 2013

Proposition de résolution soutenant la candidature au Prix Nobel de la Paix du CEDEF

Intervention de Fatoumata Sidibé, Députée FDF – 27 février 2015.

Concerne : Proposition de résolution soutenant la candidature au Prix Nobel de la Paix du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. Le compte-rendu est disponible ici.

La proposition de résolution que nous défendons ce jour  vise à soutenir la candidature au Prix Nobel de la Paix 2015 du Comité des Nations Unies en charge de la lutte contre les discriminations faites aux femmes (CEDEF). 

A la veille du 8 mars, c’est un signal fort que nous lançons pour mettre fin aux violations des droits des femmes, à toutes les formes de discrimination à leur égard des femmes, pour  inviter à intensifier la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les aspects de la vie économique, politique, sociale et culturelle. 

  • Soixante sept ans après la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948,
  • Trente-cinq ans après l’adoption de la Convention sur toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) en 1979, par les Nations Unies,
  • 25 ans après la Déclaration de la conférence mondiale de Pékin sur les femmes en 1995,
  • Quinze ans après la Résolution 1325 « Femmes, paix et sécurité » du Conseil de Sécurité des Nations unies adoptée en  2000,

 

Malgré l’adoption de nombreux traités et instruments internationaux, les discriminations persistent et l’autre moitié de l’humanité ne jouit pas des mêmes droits ni des mêmes perspectives de vie avec toutes les conséquences que cela implique pour l’ensemble de la population de ce village planétaire qu’est le monde.

A des degrés divers, en dépit des progrès,  réalisés par de nombreux Etats dans le monde, que ce soit au Moyen-Orient, en Asie,  en Europe,  en Océanie, en Afrique, en Amérique latine, aux Etats-Unis, de nombreux obstacles les empêchent de jouir de leurs droits sociaux, économiques, politiques.  En Belgique, nous avons encore du chemin à parcourir en matière d’égalité entre les hommes et les femmes.

Dans le monde, les femmes sont discriminées, asservies, spoliées, humiliées, battues, opprimées, mariées de force, contraintes à la polygamie, mutilées, brûlées, enfermées, prostituées, exploitées, harcelées, insultées, séquestrées, vendues,  violées, lapidées, vitriolées, assassinées, au quotidien,  en temps de guerre comme en temps de paix, dans le secret du domicile, au travail comme dans les rues.

 

A côté des violences, souvent extrêmes  que les femmes subissent, il y a des inégalités dans plusieurs domaines : emploi, éducation, formation, enseignement, salaire,  stéréotypes de genre,  sexisme,  santé, accès aux droits sexuels et reproductifs, à l’héritage, aux terres, aux moyens financiers et de production, participation à la vie politique et publique, etc.

 

Nous devons faire front  au sexisme ordinaire qui fait régresser la condition des femmes, résister à la multiplication des  atteintes aux droits des femmes par les fondamentalistes religieux et  extrémistes de tous bords, aux reculs des droits en matière de vie affective et sexuelle, ceci singulièrement en matière de droit à l’avortement.

 

Il faut aussi contrer ceux qui, au nom du droit à la différence pervertie en différence des droits, voudraient qu’on les laisse tranquillement enfermer  les femmes dans un état de non-droit, au nom  du relativisme culturel, des religions, des traditions qui enferment, qui oppriment, qui oppressent.

 

Oui, les femmes sont les premières cibles des intégristes, conservateurs, relativistes qui veulent les soustraire de la sphère publique, contrôler leur  corps, leur sexualité, faire main basse sur leurs destins.

 

Nous devons également résister face les offensives des extrémistes de tous bords,  des lobbies religieux très puissamment implantés dans les nouveaux Etats membres et qui s’emploient à  faire reculer les droits des femmes au sein de l’Union européenne et dans le monde. 

 

Il faut le proclamer avec force et résister, car si nous voulons avancer, certains souhaitent nous faire reculer en tentant de faire renaître des législations répressives qui ont été combattues par les luttes féministes et les mouvements laïques.

Nous devons également  soutenir ces femmes qui se battent  dans le monde contre  l’intégrisme, qui risquent leur vie pour lutter contre les lois répressives et totalitaires de leurs pays.  

 

A la veille du 8 mars, les FDF se réjouissent du signal fort que le Parlement régional bruxellois veut donner en soutenant la candidature du CEDEF au Prix Nobel de la Paix.

 

C’est donc résolument que nous demandons au Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale d’appuyer la candidature au Prix Nobel de la Paix du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes  et de  prendre les contacts utiles avec les autres niveaux de pouvoir,  afin de soutenir d’une même voix cette candidature.

 

Cet engagement ne constitue pas une porte fermée au soutien d’autres d’autres candidat(e)s engagé(e)s pour la défense des droits des femmes.

 

Je pense à Denis Mukwege, médecin-directeur de l’Hôpital de Panzi dans le Sud-Kivu, nominé pour la seconde fois « Prix Nobel de la Paix 2015 ».

« L’homme qui répare les femmes », les petites filles et depuis peu des bébés qui sont violées, mutilées, traumatisées,

L’homme qui a soigné près de 40.000 femmes victimes de viol dans l’est de la RD Congo,

L’homme qui se bat contre le viol, cette arme de guerre qui détruit et mine la République démocratique du Congo (RDC),

L’homme qui interpelle les dirigeants du monde et secoue les consciences pour briser le silence assourdissant de la communauté internationale et mettre fin aux atrocités sans nom commises  au Kivu.

 

La convention, qui a vu le jour en 1979 et qui est entrée en vigueur en 1981, a pour spécificité qu’elle réunit l’ensemble des conventions déjà adoptées, brasse toutes les questions concernant les femmes et a une valeur normative.  

 

La Convention a un caractère « quasiment universel », puisqu’elle a été ratifiée par 187 pays dont la Belgique ; ce qui représente plus de 90% des pays membres des Nations Unies et 100% des pays de la francophonie.

 

Elle est dotée d’un comité d’experts chargé du suivi de son application. C’est le premier texte qui définit de manière détaillée la discrimination à l’égard des femmes et envisage tous les aspects de leur vie (santé, éducation de base, chances de carrière professionnelle, activité sociale et politique, statut économique et juridique, etc.), ce qui en fait un important instrument de protection des droits humains.

Elle fixe les obligations juridiques auxquelles les Etats doivent se conformer : respecter, protéger et assurer l’exercice des droits humains des femmes.

Sa mise en œuvre est contrôlée  par un Comité CEDEF composé de vingt trois experts élus.

La convention examine les états d’avancement que les états doivent remettre tous les 4 ans, fait des observations, peut recevoir des recours individuels ou collectifs. Elle est également habilitée à ouvrir des enquêtes dans les Etats. Mais il faut que ceux ci acceptent cette procédure.

Le Comité émet des recommandations et espère pouvoir compter sur la bonne volonté des États pour les appliquer. Le CEDEF n’a  pas de force contraignante, il n’a réellement d’effets que pour des États volontaristes. Et on le sait, certains Etats  signataires de cette Convention ne respectent pas les droits des femmes.  

Si on se réjouit que certains Etats aient ratifié la convention, on ne peut que s’inquiéter « de l’ampleur, la nature des réserves émises sur des articles essentiels au but et à l’objectif de la Convention ».

Il y a donc des questionnements sur les impacts et effets d’une telle ratification, sur l’instauration d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans ces pays.

Mais cette convention est une arme universelle brandie pour la protection des droits des femmes.  

Même si cette arme pacifique ne dissuade pas tous les pays de mettre fin aux discriminations à l’égard des femmes, elle permet aux militants et militantes de s’en emparer pour engranger des changements positifs dans leurs pays. Elle est une référence pour les parlements e matière d’égalité.

Le rôle des parlementaires  et des mouvements des femmes est donc fondamental en, ce qu’ils poussent leurs états à adopter cette convention, à la ratifier, à travailler à son application sur le terrain.

Certains états partis connaissent hélas aujourd’hui des  pressions afin qu’ils se désengagent du CEDEF.  

Oui, le CEDEF est une arme de résistance massive face aux projets politiques totalitaires, liberticides et passéistes qui veulent restreindre les libertés des femmes.

Oui, il faut résister pour mettre fin aux violations des droits des femmes.
Résister et soutenir plus que jamais l’action du CDEDF, témoigner de notre solidarité universelle.

Oui, à quelques encablures de la mise en œuvre de la conférence Pékin +20, nous devons réaffirmer par un renfort massif, notre engagement pour  l’élimination des discriminations à l’encontre des femmes, le respect des droits humains. Au nom des femmes. Au nom de la paix.

 

 

 

 

 

Le regroupement des collectes des déchets en un seul jour.

Interpellation de Mme Fatoumata SIDIBE, députée bruxelloise FDF, à Mme Fadila LAANAN, Secrétaire d’Etat, chargée de la Propreté publique, de la Fonction publique, de la Recherche scientifique et des Infrastructures sportives communales.

Concerne : le regroupement des collectes des déchets en un seul jour. La réponse est disponible ici.

Monsieur le Président,
Madame la Secrétaire d’Etat,
Chers collègues,

Souffrez, Madame la Secrétaire d’Etat que je rajoute une couche…de propreté.

Début octobre, vous annonciez vouloir regrouper toutes les collectes de (sacs blancs, bleus, jaunes, verts,), en un seul jour afin de simplifier la vie des Bruxellois. Ceci signifie aussi, vous l’avez dit, la suppression du second jour de collecte hebdomadaire des sacs blancs.

Cette annonce ne passe pas sans réactions. D’une part, les syndicats se disent surpris par un tel projet, dont ils n’ont pas été informés et sur lequel ils émettent des réserves et critiques. Les conséquences du précédent plan n’ont pas encore été absorbées, et vous annoncez aux travailleurs une nouvelle réforme. Les effets de ce projet de réforme sur leur charge de travail et la durée des tournées n’auraient pas été examinés. Il semblerait qu’une réunion ait lieu, depuis l’annonce, entre les syndicats et vous pour discuter du nouveau programme de ramassage. Pourriez-vous le confirmer ?

 

D’autre part, les commentaires et interrogations de citoyens mécontents fusent de partout.  

 

Quelques jours plus tard, le Ministre-Président Rudi Vervoort, invité de Fabrice Grosfilley dans l’Interview, s’exprimait concernant votre projet de collecte hebdomadaire unique des déchets. 

 

Alors que la presse annonce que vous confirmez ce projet, le  Ministre-Président annonce  que c’est juste une option.

Il annonce qu’il y aura effectivement  une série de réformes et qu’il va falloir,  avec l’ensemble des partenaires sur les communes et les  pouvoirs publics compétents, déterminer dans quelle mesure c’est réalisable en fonction des quartiers.  Il annonce qu’on n’est pas sûr d’aller vers un ramassage unique homogène car les problèmes de nettoiement sont très différents d’un quartier de Bruxelles à l’autre.

 

Madame la Secrétaire d’Etat, « Le serpent a beau courir, il ne va pas plus vite que sa tête » (proverbe africain).

Autrement dit, vous vous êtes sans doute avancée un peu vite alors qu’il n’y a pas d’accord au gouvernement  sur le sujet.

Néanmoins, puisque ce ramassage hebdomadaire est une option et que le débat est lancé, j’aimerais vous faire part de quelques interrogations.
Depuis le 7 janvier 2013, les sacs bleus et les sacs jaunes sont collectés  une semaine sur deux, en alternance. Un casse-tête pour les citoyens qui s’emmêlent les poubelles d’un jour à l’autre. Mais cette organisation répondait à des exigences techniques, selon l’Agence Bruxelles-Propreté.

A cette date, en effet, des travaux de modernisation avaient été effectués au Centre de tri de Forest, à savoir l’automatisation des lignes de tri jaune et bleu. Cette automatisation exigeait alors que les sacs bleus et jaunes ne soient pas mélangés. Le fait que les sacs de collecte arrivaient séparément au Centre de tri participait à la qualité et à la finesse du tri et donc du recyclage.

 

Aujourd’hui, vous annoncez un nouveau changement : la collecte hebdomadaire unique des déchets. Afin de simplifier la vie des Bruxellois.

 

Les ménages bruxellois rencontrent effectivement des problèmes de stockage pour les sacs de couleurs. Avec votre projet, ils pourront se délester de tous leurs déchets en une fois, et abandonner avec soulagement les calendriers. Mais leur soulagement sera de courte durée : il leur faudra stocker leurs déchets ménagers plus longtemps.

Concrètement, je prends l’exemple d’un immeuble de 23 ménages. Leur concierge ou le service nettoyage pourrait-il s’organiser avec une seule collecte par semaine s’il ne dispose pas de local supplémentaire pour entreposer les déchets ?

 

Comment la cohabitation serrée au sein de foyers exigus, sans jardin ni terrasse, va-t-elle se dérouler avec des immondices, répartis en sacs différents à conserver pendant une semaine entière ?

La suppression du second jour de collecte hebdomadaire des sacs blancs ne semble pas au goût des citoyens.

 

Puisque le débat est ouvert, je souhaiterais obtenir des réponses à quelques questions :

 

  • On a mis de l’argent dans un système qu’on change un an après.  Pourquoi ? Le Centre de tri a-t-il fait l’objet de nouvelles modernisations modifiant les exigences techniques qui avaient contraint à la séparation des flux de collectes en janvier 2013 ?
     
  • Votre projet repose-t-il sur des données objectives, telles qu’une évaluation du système actuel, ou des enquêtes concernant le ramassage des sacs blancs ?
  • Une évaluation budgétaire de cette nouvelle mouture a-t-elle été faite ?
  • Une étude de faisabilité technique a-t-elle été réalisée ? Est-ce que les différents sacs seront collectés par un passage unique ? Ou bien prévoyez-vous que plusieurs camions se succèdent dans les rues sur une même journée ? Avez-vous évalué l’impact sur la mobilité ?
  • Dans l’hypothèse où ce projet se mettrait en place, pourrait-on imaginer un ramassage en alternance, un jour les sacs blanc et bleu et un second jour les sacs blanc et jaune.
  • Pouvons-nous savoir où vous comptez installer les containers pour le dépôt des déchets odorants?
  • Enfin, allez-vous adapter les poubelles publiques au tri sélectif ? Celles-ci risquent de voir leur chargement accroître dès la mise en œuvre de votre réforme.

 

Je remercie, Madame la Secrétaire d’Etat, pour ses réponses.

 

Le guichet unique pour l’enfance

Parlement francophone bruxellois

Question écrite de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à Mme Fadila Laanan, Ministre-Présidente, chargée du Budget, de l’Enseignement, du Transport scolaire, de l’Accueil de l’Enfance, du Sport et de la Culture.
Concerne : Le guichet unique pour l’enfance.   La réponse est disponible ici
Un guichet néerlandophone pour l’accueil de l’enfance à Bruxelles a été lancé fin janvier par la Commission communautaire flamande (VGC).
Il s’agit d’une plateforme digitale visant à aider les parents à trouver une place d’accueil pour leur enfant.
Le nouveau guichet unique gère quelque 3.000 places d’accueil dans la Région bruxelloise.
Les parents souhaitant disposer d’une place en crèche pour leur enfant procèderont à une seule inscription unique via ce guichet. Ils obtiendront une réponse dans le mois, sept mois au plus tôt avant la date initiale d’accueil souhaitée.
Un tel guichet unique augmente la transparence, offre une visibilité sur les lacunes, et est très sécurisant pour les parents qui n’attendent pas pendant des mois avant d’avoir une réponse ou une place.
La création d’un tel guichet m’invite à vous poser les questions suivantes, et je vous remercie d’avance pour vos réponses :
 Quelles sont les garanties prises pour que la structure accueille les enfants ayant des parents francophones, et ce sans discrimination ?
 Des critères linguistiques sont-ils inclus dans les conditions d’admission au guichet unique ?
 En cas d’exclusion ou de discrimination d’un enfant à cause de la composante linguistique, que faire ? Quelles sont les possibilités de recours ?
 Est-ce qu’un guichet similaire côté francophone est envisagé ? Dans la négative, pour quelles raisons
 Préconisez-vous des mesures similaires à celles d’un guichet unique, ou préconisez-vous d’autres dispositifs afin d’augmenter la transparence sur les méthodologies et critères suivis pour l’octroi des places en crèches ?
 Comment facilitez-vous les démarches parentales de recherche, et d’inscription en crèche pour que cela se différencie nettement du parcours de combattant ?
Fatoumata SIDIBE
Le 13 février 2015

Sensibilisation et information sur les risques liés à l’utilisation de produits dépigmentants

Parlement francophone bruxellois
Question écrite de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à Mme Cécile Jodogne, Ministre, chargée de la Fonction publique et de la politique de la Santé. La réponse est disponible ici.
Concerne : Sensibilisation et information sur les risques liés à l’utilisation de produits dépigmentants
La dépigmentation volontaire par l’utilisation de produits éclaircissants (crèmes, laits, sérums, gels, savons antiseptiques), «cocktail-maison» préparé artisanalement dans le but d’avoir une peau claire est une pratique qui est très répandue au sein de diverses communautés à Bruxelles et en Belgique, et au-delà de nos frontières. Plusieurs toxiques composent ces produits : mercure, corticoïdes, et le plus connu l’hydroquinone, interdit de circulation. Cette utilisation dangereuse touche les femmes, les hommes également et un nombre croissant de jeunes. Nous sommes face à un réel problème de santé publique, qui doit être pris à bras le corps.

Cette thématique que j’ai déjà portée dans le passé n’a pas vocation à lancer un débat cosmétique, de porter un jugement ou de stigmatiser mais à mobiliser autour des risques encourus par les utilisateurs de ces produits. Des études scientifiques ont significativement démontré l’ampleur des risques associés à une exposition constante à l’hydroquinone, ainsi qu’à d’autres substances actives dans ces produits tels que le mercure ou les corticoïdes. Sont mentionnés des troubles de la pigmentation, acné, atrophie cutanée, nodules, allergies, infections cutanées, poils disgracieux, vergetures, etc. À long terme, ces produits pourraient même être à l’origine de complications rénales, de diabète, d’hypertension, de gastrites, de stérilité chez les femmes, voire de cancer cutané.
Le problème est double car il concerne d’une part les usagers qui souhaitent avoir le teint plus clair et qui ignorent les risques des produits incriminés, et d’autre part les nombreux commerçants qui vendent ces produits, parfois en connaissance de cause. Certaines lotions sont en réalité des médicaments que des vendeurs peu scrupuleux font passer pour des produits cosmétiques. Cependant, il existerait des produits cosmétiques légalement mis en vente contenant des substances satisfaisant aux conditions de contrôle sanitaire et de règlementation (comme les dérivés de la vitamine A, des acides de fruits, de la vitamine C, des écrans solaires etc.).
Il importe par conséquent de prendre en considération la nécessité impérieuse d’informer, de sensibiliser, voire d’éduquer la population. Dans ce contexte, cette tendance cosmétique à vouloir s’éclaircir la peau aveugle souvent les utilisateurs qui s’exposent, et comme l’affirme un proverbe africain, «On ne peut pas réveiller quelqu’un qui ne dort pas.»
Ces préoccupations sont partagées par des organes compétents et experts ; aussi, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a attiré l’attention sur le risque potentiel des produits pour blanchir la peau et ce, suite à des actions de contrôle effectuées dans les magasins de produits africains de plusieurs villes en Belgique. Les douanes belges sont également informées et savent les déceler, mais les contrôles stagnent. C’est donc l’information et la prévention qui doivent prévaloir, autour de campagnes ciblées globalement et localement. Faute d’informations ou de conseils adaptés beaucoup de personnes tombent dans le piège de la dépendance, ignorent les risques encourus ou les minimisent. C’est pourquoi le rôle des pouvoirs publics est primordial. C’est un long travail. J’ai rencontré beaucoup de personnes qui se plaignent de l’interdiction de ces  produits. Il faut leur expliquer que ce n’est pas parce que c’est interdit qu’il ne faut pas utiliser ces produits mais qu’il ne faut pas les utiliser parce qu’ils sont dangereux pour la santé.
Lors de la précédente législature, la répartition et la multiplicité des compétences furent des obstacles souvent invoqués pour ne pas s’attaquer au problème. J’ai ainsi entendu à plusieurs reprises qu’il n’était pas dans le rôle du ministre compétent de la COCOF de s’occuper de ces thématiques. Aujourd’hui, la multiplicité persiste, mais les transferts consécutifs à l’accord de la Sainte-Emilie confèrent d’importantes prérogatives à la Commission Communautaire française dans le domaine de la prévention. Un obstacle également mentionné lors de la précédente législature était l’absence de données solide à ce sujet, vu la taille réduite de l’échantillon du public cible.
Dans cette optique, l’utilisation d’enquêtes particulières était recommandée par le biais d’associations de terrain. Il y a aujourd’hui au moins 20.0001 ressortissants originaires d’Afrique noire en Belgique, sans compter les autres nationalités, qui sont concernées par ce risque de santé publique. Cela apparait largement suffisant pour constituer un échantillon représentatif.
C’est pour cela, Madame la Ministre, que je souhaiterais vous poser les questions suivantes :
 Vos services ou des partenaires (tels que l’Observatoire de la santé et du social) se sont-ils penchés sur cette problématique ? Ces thématiques entrent-elles dans vos compétences ?
 L’échantillonnage est-il réellement un obstacle vu l’importante communauté d’origine africaine vivant à Bruxelles et en Belgique ? Il existe des méthodes statistiques d’échantillonnage qui permettent d’enquêter auprès des communautés difficiles d’accès ou sous-représentées ?
 Le membre du Collège réuni a-t-il décidé de mener des campagnes de sensibilisation et de prévention spécifiques pour informer que l’utilisation de produits pour s’éclaircir la peau peut nuire gravement à la santé ?
 Avez-vous des données récentes concernant les actions menées par l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS) en matière de contrôles et de prévention ?
 Le SPF santé publique avait publié dans le passé différentes brochures sur le sujet dont un « Guide cosmétique » ainsi que la brochure du Conseil de l’Europe « Protection sanitaire du consommateur – Lignes directrices de bonnes pratiques de production des produits cosmétiques ». Ces brochures vont-elles être réactualisées ? De nouvelles publications sont-elles prévues ?
 Disposez-vous d’une évaluation concernant le nombre d’utilisateurs des produits éclaircissants?
 Dans le cas contraire, une récolte d’informations à cet égard est-elle prévue afin de pouvoir disposer d’informations utiles sur cette problématique aux conséquences dramatiques sur la santé ?
 La question d’une information ciblée à l’égard des personnes concernées a-t-elle fait l’objet d’une réflexion, éventuellement avec d’autres entités compétentes ?
 Une campagne de prévention ciblée, en collaboration avec les autres entités compétentes, est-elle prévue ?
1 http://www.diversite.be/belgique-%E2%80%93-rd-congo-50-ann%C3%A9es-de-migration-0 ou encore les chiffres de l’Institut National de Statistiques
 Quelles mesures avez-vous prises afin d’informer également les professionnels de la santé et de les sensibiliser davantage à cette problématique ?
Je vous remercie pour vos questions.
Fatoumata SIDIBE
Le 21 janvier 2015

La reconnaissance des actions de santé mentale menées par l’association SOS viol

Parlement francophone bruxellois
Question écrite de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à Mme Cécile Jodogne, Ministre, chargée de la Fonction publique et de la politique de la Santé. La réponse est disponible ici.
Concerne : La reconnaissance des actions de santé mentale menées par l’association SOS viol
25,6% des Belges, selon le sondage d’Amnesty et SOS viol, ont à un moment de leur vie été exposés à des violences sexuelles jugées graves. L’asbl SOS VIOL assure un accueil et un suivi individualisé à toute personne concernée par la problématique des agressions sexuelles.

SOS VIOL offre une écoute téléphonique dans l’anonymat aux personnes victimes et à leur entourage. Un soutien psychologique est assuré par l’association, sous forme d’entretiens individuels, sur le court, moyen et, c’est très important, sur le long terme. L’asbl assure aussi un rôle informatif en délivrant une information juridique, au sujet de la plainte, de la procédure judiciaire, et de la loi. Elle met en oeuvre un accompagnement social adapté aux besoins, dans les administrations et les services sociaux, la Police et le Parquet. L’association offre une réponse à toutes les demandes de formation ou de sensibilisation issues de la police, des acteurs culturels, des écoles, etc. Les Objectifs de SOS VIOL sont les suivants: aider et accompagner les personnes victimes d’une agression sexuelle; apprendre à gérer au mieux le traumatisme subi, et toutes les conséquences lourdes et spécifiques de celui-ci.
SOS viol est la seule association spécialisée dans les violences sexuelles, et elle fait preuve d’une très longue expérience, puisqu’elle est active depuis 1977. Jusqu’en 1993, le travail d’aide a été effectué bénévolement. A cette date, le premier poste de psychologue à temps plein dans l’association a été financé par l’ORBEm. Cela a permis à l’asbl de professionnaliser l’offre faite aux victimes. Et dès lors, le service s’est inscrit dans le secteur associatif bruxellois consacré à l’aide aux personnes et a été reconnu dans sa spécificité. En 2008, l’ASBL obtient une belle reconnaissance de la part du monde politique, en effet, elle fait dès lors partie du décret d’aide aux victimes. Ce qui constitue une nouvelle étape très importante dans le parcours du service.
Historiquement, SOS Viol a été agréée comme service d’aide aux victimes, en affaires sociales. En 2015, conformément à la 6ème réforme de l’Etat, l’asbl migre vers la Fédération Wallonie-Bruxelles, sous le volet « aide aux justiciables ». L’asbl a besoin d’un agrément, qui permet de pérenniser ses missions et d’en augmenter l’amplitude. Toutefois, le partenariat avec les maisons de justice risque d’entraver les objectifs de l’association, qui requièrent l’autonomie et l’anonymat des demandeurs. Les professionnels de l’aide aux victimes de violences sexuelles, et en particulier les psychologues, voient la qualité de leur approche confuse si elle doit s’exercer sous mandat. Le secteur de la santé mentale correspond mieux aux missions menées : la qualité de l’accompagnement proposé repose sur la reconstruction de la sécurité mentale, physique et sociale de la victime.
Il importe donc de dédoubler le curseur. La personne violée est victime d’un agresseur condamnable, à ce titre, la réponse est évidemment judiciaire. La personne violée est aussi victime d’une effraction personnelle. La mesure, par la victime, des dégâts d’un viol en elle est d’une autre nature que la recherche de justice. C’est la réappropriation du rapport subjectif à soi-même, et ce travail est psycho-médico-social, et nécessairement réalisé en connexion avec des partenaires de confiance, qui ne jugent pas. Dans cette démarche, il y a les retrouvailles avec les émotions, avec la sensibilité, l’identification des facteurs menaçants et des facteurs apaisants, la solidification des vecteurs de sécurité. La valeur de l’« en soi », du « pour soi »,
et de l’ « avec l’autre », est progressivement réhabilitée. Tout ceci a lieu dans un tout autre registre et dynamique différente que ceux de la preuve.
Madame la Ministre, je vous remercie déjà pour les réponses que vous apporterez aux questions suivantes :
Quelle est votre position ? Trouvez-vous opportun de reconnaître structurellement la dimension clinique du problème des violences sexuelles ? Combien l’association a-t-elle reçu en 2014 pour ses activités de prévention? Qu’en sera-t-il pour les années suivantes ? Avez-vous eu l’occasion de rencontrer l’équipe de SOS viol ? Comment la Cocof s’implique-t-elle en ce qui concerne le volet santé et prévention spécifique à la problématique?
Fatoumata SIDIBE
Le 2 février 2015

Le rôle de la CoCoF dans la problématique des violences sexuelles à Bruxelles

Question orale de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à Mme Céline Fremault, Ministre, chargée de la Politique d’aide aux personnes handicapées, de l’Action sociale, de la Famille et des Relations internationales. La réponse est disponible ici.

Concerne :         Le rôle de la CoCoF dans la problématique des violences sexuelles à Bruxelles -13 février 2015

Des enquêtes et des sondages sont parus en 2014[1], pour établir la prévalence des violences sexuelles, dont on peut hélas affirmer l’omniprésence.

Chez nous, environ 11 viols sont répertoriés par jour. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg, car 85 % des victimes n’osent pas porter plainte. 40 % des victimes n’ont jamais entrepris la moindre démarche, ni même celle de se confier à un proche. Il y aurait donc en Belgique une centaine de viols quotidiens, dont la plupart sont passés sous silence. En moyenne, un quart des femmes exposées à de graves violences sexuelles les banalisent, en les percevant comme « compréhensibles » ou « acceptables ». Les auteurs de violences sexuelles graves ne sont que très rarement confrontés à la justice et condamnés.

Les pouvoirs publics compétents (fédéral, communautaire et régional) semblent conscients de l’ampleur et de la gravité du problème.

Le lundi 12 janvier 2015, Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat à l’égalité des chances au Fédéral, a annoncé dans la presse qu’elle travaille à un nouveau plan national de luttes contre les violences sexuelles[2]. Elle n’a toutefois pas pris contact avec SOS viol à ce jour, alors que c’est la seule association spécialisée dans cette problématique.

Le Collège de la Cocof, relativement aux violences domestiques et sexuelles, déclare qu’il : « poursuivra les travaux relatifs au Plan d’action national de lutte contre les violences faites aux femmes 2014-2018 (…); atteindra la généralisation des animations EVRAS (…); soutiendra des initiatives (…) de sensibilisation ; veillera à la formation du corps enseignant sur ces questions : égalité hommes/ femmes, (…) respect de soi, respect de l’autre ; poursuivra le travail mené sur le sentiment de sécurité dans l’espace public ; augmentera l’accueil des victimes de violences conjugales et renforcera les refuges secrets pour femmes (…); luttera contre la délinquance sexuelle »[3].

Le 9 décembre 2014, vous m’avez répondu par écrit qu’on ne disposait pas de données chiffrées spécifiques à Bruxelles, concernant les violences faites aux femmes, et notamment le nombre de plaintes pour abus sexuels, et des suites réservées à ces dépôts. Il n’y avait pas non plus de données de la police sur l’envoi des plaignant.e.s vers SOS Viol. « Des contacts, je cite, vont être établis pour pouvoir associer la CoCoF et la Justice afin d’avoir certaines données chiffrées sur Bruxelles »[4].

En avril dernier vous déploriez qu’« on répugne à avoir un débat de société autour des victimes de cette catégorie de crime, rendues invisibles dès lors que l’atteinte à l’intégrité touche à première vue aux organes sexuels »[5]. Si elle a longtemps été taboue, la question des violences sexuelles commence à être portée au sein de l’espace public.

 

Madame la Ministre, je vous prie de répondre aux questions suivantes :

  • Connaît-on le nombre de violences sexuelles déclarées à Bruxelles en 2014 ?
  • Quelles sont les synergies entre le monde judiciaire, le monde policier et le monde associatif ?
  • Des campagnes de sensibilisation et d’information spécifiques aux violences sexuelles sont-elles prévues ?
  • Quels sont les axes de la lutte contre les violences sexuelles inscrits dans le nouveau Plan d’action national 2014-2018 de lutte contre les violences faites aux femmes, piloté par la ministre fédérale de l’Égalité des chances, via l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) ? Quelle est la participation de la CoCoF dans les négociations? Comment se déroule la concertation  avec le secteur bruxellois au sujet du viol ?
  • Quid de la formation et de la sensibilisation spécifique au viol des professionnels de première ligne, par exemple, les policiers, le corps médical, le personnel des plannings ?


[1]Violence à l’égard des femmes : une enquête à l’échelle de l’UE. Résultats en bref, Luxembourg, FRA, 2014, http://fra.europa.eu/fr/press-release/2014/la-violence-legard-des-femmes-un-phenomene-omnipresent.

Etude des opinions et des comportements de la population belge en matière de violences sexuelles, Amnesty et SOS Viol, Belgique, 2014,  http://www.amnesty.be/doc/IMG/pdf/enquete_synthese_final.pdf

[3]Déclaration gouvernementale de la CoCoF, p. 17.

[4] Question écrite n°38 de Madame Fatoumata Sidibé  à Madame Céline Frémault, p. 3.

[5]Discours de Madame Céline Frémault, précédente Ministre de la Santé au sein du Collège de la Cocof, in Viols et violences sexuelles, actes du colloque du 26.04.2014, p. 6.

 

Le rôle de la CoCoF dans la problématique des violences sexuelles à Bruxelles

Parlement francophone bruxellois

Question orale de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à Mme Céline Fremault, Ministre, chargée de la Politique d’aide aux personnes handicapées, de l’Action sociale, de la Famille et des Relations internationales.

Concerne :         Le rôle de la CoCoF dans la problématique des violences sexuelles à Bruxelles – 13 février 2015

Des enquêtes et des sondages sont parus en 2014[1], pour établir la prévalence des violences sexuelles, dont on peut hélas affirmer l’omniprésence.

Chez nous, environ 11 viols sont répertoriés par jour. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg, car 85 % des victimes n’osent pas porter plainte. 40 % des victimes n’ont jamais entrepris la moindre démarche, ni même celle de se confier à un proche. Il y aurait donc en Belgique une centaine de viols quotidiens, dont la plupart sont passés sous silence. En moyenne, un quart des femmes exposées à de graves violences sexuelles les banalisent, en les percevant comme « compréhensibles » ou « acceptables ». Les auteurs de violences sexuelles graves ne sont que très rarement confrontés à la justice et condamnés.

Les pouvoirs publics compétents (fédéral, communautaire et régional) semblent conscients de l’ampleur et de la gravité du problème.

Le lundi 12 janvier 2015, Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat à l’égalité des chances au Fédéral, a annoncé dans la presse qu’elle travaille à un nouveau plan national de luttes contre les violences sexuelles[2]. Elle n’a toutefois pas pris contact avec SOS viol à ce jour, alors que c’est la seule association spécialisée dans cette problématique.

Le Collège de la Cocof, relativement aux violences domestiques et sexuelles, déclare qu’il : « poursuivra les travaux relatifs au Plan d’action national de lutte contre les violences faites aux femmes 2014-2018 (…); atteindra la généralisation des animations EVRAS (…); soutiendra des initiatives (…) de sensibilisation ; veillera à la formation du corps enseignant sur ces questions : égalité hommes/ femmes, (…) respect de soi, respect de l’autre ; poursuivra le travail mené sur le sentiment de sécurité dans l’espace public ; augmentera l’accueil des victimes de violences conjugales et renforcera les refuges secrets pour femmes (…); luttera contre la délinquance sexuelle »[3].

Le 9 décembre 2014, vous m’avez répondu par écrit qu’on ne disposait pas de données chiffrées spécifiques à Bruxelles, concernant les violences faites aux femmes, et notamment le nombre de plaintes pour abus sexuels, et des suites réservées à ces dépôts. Il n’y avait pas non plus de données de la police sur l’envoi des plaignant.e.s vers SOS Viol. « Des contacts, je cite, vont être établis pour pouvoir associer la CoCoF et la Justice afin d’avoir certaines données chiffrées sur Bruxelles »[4].

En avril dernier vous déploriez qu’« on répugne à avoir un débat de société autour des victimes de cette catégorie de crime, rendues invisibles dès lors que l’atteinte à l’intégrité touche à première vue aux organes sexuels »[5]. Si elle a longtemps été taboue, la question des violences sexuelles commence à être portée au sein de l’espace public.

Madame la Ministre, je vous prie de répondre aux questions suivantes :

  • Connaît-on le nombre de violences sexuelles déclarées à Bruxelles en 2014 ?
  • Quelles sont les synergies entre le monde judiciaire, le monde policier et le monde associatif ?
  • Des campagnes de sensibilisation et d’information spécifiques aux violences sexuelles sont-elles prévues ?
  • Quels sont les axes de la lutte contre les violences sexuelles inscrits dans le nouveau Plan d’action national 2014-2018 de lutte contre les violences faites aux femmes, piloté par la ministre fédérale de l’Égalité des chances, via l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) ? Quelle est la participation de la CoCoF dans les négociations? Comment se déroule la concertation  avec le secteur bruxellois au sujet du viol ?
  • Quid de la formation et de la sensibilisation spécifique au viol des professionnels de première ligne, par exemple, les policiers, le corps médical, le personnel des plannings ?

Je remercie Madame la Ministre pour ses réponses,

Fatoumata SIDIBE

 

 

Mot d’intro pour le site internet (1-2 lignes) :

Si elle a longtemps été taboue, la question des violences sexuelles commence à être portée au sein de l’espace public. Nous interrogeons la Ministre sur le rôle de la CoCoF dans le traitement de la problématique.  

 

Pour consulter le compte rendu des débats, cliquer sur ce lien : Choisissez un élément.



[1]Violence à l’égard des femmes : une enquête à l’échelle de l’UE. Résultats en bref, Luxembourg, FRA, 2014, http://fra.europa.eu/fr/press-release/2014/la-violence-legard-des-femmes-un-phenomene-omnipresent.

Etude des opinions et des comportements de la population belge en matière de violences sexuelles, Amnesty et SOS Viol, Belgique, 2014,  http://www.amnesty.be/doc/IMG/pdf/enquete_synthese_final.pdf

[3]Déclaration gouvernementale de la CoCoF, p. 17.

[4] Question écrite n°38 de Madame Fatoumata Sidibé  à Madame Céline Frémault, p. 3.

[5]Discours de Madame Céline Frémault, précédente Ministre de la Santé au sein du Collège de la Cocof, in Viols et violences sexuelles, actes du colloque du 26.04.2014, p. 6.

 

Débat sur la sécurité, la prévention et la lutte contre le radicalisme

PRB-PFB-ARCC

Intervention de Fatoumata Sidibé – Débat sur la sécurité, la prévention et la lutte contre le radicalisme –  6 février 2015. Le compte rendu intégral est disponible ici.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les ministres, chers collègues,
Camus…Albert disait : Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde.
Alors nommons les choses. Nommons les choses mais évitons les amalgames, les raccourcis, les généralisations. La majorité des citoyens de culture musulmane de ce pays vivent leur foi, quand ils en ont, en toute tranquillité et ne demandent qu’à vivre en paix.
Je suis noire, ça  se voit. Je suis de culture musulmane (ça ne se voit pas). Je suis originaire du Mali, vous savez ce pays dont la partie Nord est tombée en avril 2012 sous le joug de groupes islamistes et terroristes qui ont semé  la terreur : lapidation, amputations, viols, imposition du port du voile, destruction de mausolées à Tombouctou. En  janvier 2012, avec l’appui  de la France, de la CEDEAO et de la communauté internationale,  le Mali est entré en guerre pour stopper  l’avancée des terroristes djihadistes. Ici et ailleurs, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Si nous avons la chance que ce film soit remis à l’affiche, je vous invite à voir le magnifique film « Timbuktu » du réalisateur d’origine mauritanienne et malienne Abderrahmane Sissako. C’est film plein d’humanisme qui montre comment  une population est prise en otage par des illuminés, des terroristes, autoproclamés procurateurs de dieu.

Quand on cite le Mali,  deux noms résonnent tragiquement : Ahmedi Coulibaly et Lansana Bathily.
Deux jeunes. Un, citoyen français a choisi le camp de la barbarie, assassinant des juifs. L’autre a choisi celui de la paix. Il a rejoint le camp des justes en sauvant des juifs.
Qu’est ce qui s’est passé pour que l’un se transforme en tueur et l’autre en soldat de la paix ?
Le phénomène de la radicalisation nous concerne tous, que nous soyons belgo-belges, d’origines diverses, musulmans, catholiques, juifs, athées,  de milieu favorisé ou modeste, au chômage ou avec une profession, élève brillant ou en difficultés.
Nous devons guérir et empêcher que l’épidémie se propage. Mais pour cela, il faut poser le bon diagnostic.  L’heure n’est pas aux bilans aujourd’hui mais on n’en fera pas l’économie.
Il faudra, sans tabou, poser la bonne question comment en est-on arrivé là ? Et y  répondre. Comme le dit un proverbe africain Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens.
Pour prévenir et lutter, nous disposons de leviers à  travers politique de cohésion sociale. C’est l’occasion de rendre les lettres de noblesse à un secteur associatif qui fait un travail immense sur le terrain.

Je vais aborder quelques axes :

Le Soutien et l’accompagnement scolaire.
Le décrochage scolaire est parfois l’entrée dans le circuit des dérives, de la délinquance. Les ados sont plus influençables. Ils courent le risque de se laisser séduire par des discours extrêmes. Nous devons donc agir plus efficacement  contre le décrochage scolaire, investir dans la  remédiation pour augmenter le taux de réussite scolaire, accompagner, former, dynamiser les équipes éducatives, mais aussi accompagner les parents qui se sentent parfois seuls et démunis. Ce qui me permet de faire le lien avec le 2ème point.

L’alphabétisation et l’apprentissage du français pour adultes peu ou non scolarisés.
En région bruxelloise, l’analphabétisme est une réalité. Un proverbe malien dit « Kalan baliya yè dibiyé ». Vous avez tous compris n’est-ce pas ? « Celui qui ne sait ni lire ni écrire vit dans l’obscurité ». L’alphabétisation est un outil, essentiel d’émancipation sociale, de progrès économique, de cohésion sociale, d’exercice de la citoyenneté. Et pourtant, on ne dispose toujours pas de données statistiques permettant d’appréhender l’ampleur du phénomène. Comment dès lors évaluer, ajuster les politiques et les pratiques du secteur ; un secteur qui demande de diversifier l’offre de formation en alphabétisation pour tous les publics et d’assurer une meilleure coordination des politiques publiques. Il y a des personnes qui vivent ici depuis  de très nombreuses années, 5-20 ans  et qui sont dans les mêmes conditions que certains primo-arrivants.

C’est le moment de donner un grand coup d’accélérateur et de concrétiser le parcours d’’accueil et d’accompagnement des primo-arrivants qui ont besoin qu’on leur donne les moyens de s’insérer durablement et dignement au sein de notre société.

Et en parlant de dignité, je vais parler de la jeunesse. Celle qui a l’air d’ailleurs mais qui est d’ici. Nous en sommes à la deuxième, troisième génération. Ils sont nés ici. Ils sont belges. Ce n’est pas d’intégration qu’il faut parler, mais d’adhésion à la citoyenneté pleine et entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Il est urgent de donner espoir à la jeunesse si on ne veut pas qu’elle soit attirée par le chant des sirènes intégristes. Prenons des mesures concrètes pour lutter, dans de nombreux quartiers, contre la violence économique, sociale, de rue, la stigmatisation des jeunes et leur mise à l’écart des processus d’insertion sociale, les discriminations en matière d’emploi, de logement, d’éducation, de loisirs.

Les jeunes ont besoin d’exemples positifs. Il  y a une jeunesse talentueuse, ambitieuse, brillante, motivée, déterminée, courageuse  qui cultive l’excellence. 

Nommons les choses

Si les conditions sociales et économiques difficiles sont un terreau fertile au radicalisme, il faut nommer l’existence d’un projet politique dans le monde pour propager l’islamisme.  La radicalisation  peut débuter dans la rue, via une copine, un copain,  les réseaux sociaux pour lesquels une éducation aux médias s’impose. Mais il y a aussi certains lieux de cultes.
Si certains religieux  souhaitent sincèrement apporter une nourriture spirituelle aux personnes, d’autres prêchent le radicalisme et des valeurs à l’opposé de nos valeurs démocratiques.
Le  phénomène de l’islam des caves est présent depuis longtemps, de manière insidieuse, anarchique et sans grand contrôle.
On y propage des messages sans rapports avec l’humanisme musulman, avec les Lumières, avec ses traditions les plus libérales.  Si on veut lutter contre le radicalisme, on ne peut plus  tolérer les prédicateurs qui propagent l’idéologie de haine.
Nous avons le devoir d’inspirer des visions nouvelles du progrès pour tous : pas chacun dans sa petite boîte identitaire. Pas chacun de son côté : mais tous et toutes ensemble.
C’est dans ce sens que nous plaidons en faveur de la suppression des cours de religion et de morale pour  rassembler tous les élèves dans un cours de réflexion morale et philosophique dont le programme serait articulé autour de la pensée philosophique,  l’histoire des religions, la citoyenneté.

Nous devons rappeler à tous qu’il y a des valeurs sur lesquelles on ne peut pas transiger : l’État de droit, la liberté d’expression, la liberté de conscience, la séparation de la religion et de l’État, l’égalité homme/femme, l’égalité en droits et en devoirs entre tous les citoyens.

Il y a aussi un travail pédagogique à faire pour favoriser l’adhésion à la citoyenneté. Aujourd’hui, plus que jamais, il et important de réfléchir sur un nouveau modèle de société que les FDF défendent depuis longtemps : celui de la laïcité de l’état.

 Un modèle où

  • l’Etat est mis au centre du débat, 
  • les citoyens sont tous réunis autour d’un socle de valeurs communes,
  • le religieux est cantonné à la sphère privée,
  • qui garanti la liberté religieuse, celle de croire ou de pas croire.

Nous estimons qu’au au travers du concept de laïcité, l’État belge peut trouver les moyens de renforcer la citoyenneté et la cohésion sociale.

Et enfin, en tant que femme de culture musulmane, je voudrai terminer par un constat. Durant des années, dans ma vie associative antérieure, je n’ai cessé, avec d’autres, d’attirer l’attention sur la dégradation sociale dans certains quartiers, la montée du l’obscurantisme,  du prosélytisme religieux, la remise en question de la mixité.

On a peu à peu érigé autour des femmes un univers carcéral, on les réduites à des  marqueurs identitaires, on a transformé les services publics et l’école en théâtre de revendications religieuses ou supposées  telles, on a donné aux intégristes l’occasion de trouver dans certains quartiers populaires un terreau fertile à la propagation de leur idéologie obscurantiste.
Aujourd’hui, le radicalisme touche aussi les filles. Parmi les personnes qui partent rejoindre les zones de combat, il y a des femmes, des jeunes filles. Dans le monde, des femmes des filles, des petites filles sont utilisées comme arme de destruction, sans compter toutes les violences  qu’elles subissent parce qu’elles sont femmes.

Et pourtant, on en parle peu.

Notre devoir est d’accorder une vigilance soutenue à ce public, de lutter  contre la radicalisation des femmes et des filles.

Faut-il le rappeler ? La première femme kamikaze européenne à avoir perpétré un attentat suicide était une belge. C’était en Irak. C’était en 2005. Dix ans déjà.

Mesdames et messieurs. Nous ne pouvons plus choisir des solutions fractionnées comme un plombier qui se contenterait de réparer les fuites sans regarder l’état des tuyaux.

On doit lutter concomitamment contre la montée de l’obscurantisme, de l’intégrisme, du sexisme, de la misogynie,  de l’homophobie, de l’antisémitisme, de la musulmanophobie,  des racismes, de l’extrême droite,  des fascismes de tout bord. Nous ne devons plus seulement vivre ensemble. Nous devons faire société ensemble.

Et pour finir, je me fais le relais de la voix de  Michel Colson,  qui s’est cassé la voix.

Il tient à rendre hommage au  travail extrêmement de cohésion sociale réalisé par les mondes associatifs bruxellois. Il rend aussi hommage à une institution publique locale dont la déclaration de politique générale du Collège Réuni confirme qu’elle doit être « le fer de lance de la politique publique sociale locale » notamment, par une meilleure coordination avec tous les acteurs associatifs et publics. Il veut bien entendu parler des Centres Publics d’Actions social, les CPAS.

En matière de cohésion sociale, le rôle des CPAS est déterminant par ce que c’est seul pouvoir public qui octroie une aidé individualisée et personnalisée.

Que deviendrait notre Ville-Région sans leurs actions au quotidien ?

Si l’on cumule les chiffres des bénéficiaires du revenu d’intégration sociale, de son équivalent, de tous les bénéficiaires en matière d’insertion socioprofessionnelle et d’aide médicale, nous atteignons plus de 80.000 bruxelloises et bruxellois !

Ces chiffres extrêmement impressionnants, nous obligent à rendre un hommage vibrant aux travailleurs sociaux de première ligne qui accompagnent ce public souvent en décrochage et sans lesquels notre Région bruxelloise deviendrait rapidement une véritable bombe sociale.

Dans ce cadre, Monsieur Colson en appelle au renforcement et non au démantèlement des CPAS, comme cela est programmé en Flandre  et fait hélas débat en Wallonie. Cela passe  par le maintien de leur autonomie mais aussi par un juste refinancement de ces institutions publiques  locales de solidarité et de cohésion sociale afin qu’elles puissent remplir véritablement leurs missions légales, capitales aujourd’hui !