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Le recrutement du personnel féminin au sein de la STIB

Parlement bruxellois

Interpellation de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à M. Pascal SMET, Ministre, chargé des Travaux publics, de la Mobilité et des Transports.

Concerne : Le recrutement du personnel féminin au sein de la STIB – 16 mars 2015. La réponse est disponible ici.

Ce 26 février 2015, le journal La Capitale, en page 8, présentait le taux d’occupation féminin  des emplois à la STIB.  Les femmes n’y représentent que 9% du personnel.  

Le pourcentage de femmes n’y augmente que très légèrement d’année en année : 8,6% en 2012 ;  8,67% en 2013 ;  et finalement, 9,05% en 2014.

L’article indique que des campagnes de communications ciblées tentent d’attirer les femmes vers les fonctions de conductrices de trams, des métros et des bus, actuellement occupés à 5,8% par des femmes, et les fonctions techniques (ingénieurs, bacheliers et techniciens en électricité, électronique, mécanique et électromécanique, mais aussi en informatique, en construction).  

Les femmes seraient très peu nombreuses à postuler. « Et elles ne représentent
même que… 1,8% seulement du personnel ouvrier (hors conduite)! Dans les bureaux, par contre le personnel féminin est plus présent, mais demeure encore largement minoritaire: il représente 24,2% des cadres et 17,2% de la direction »,  affirme Cindy Arents, porte-parole de la société de transport en commun.

 

Avec plus de 7.600 collaborateurs, la STIB est le plus gros employeur de la capitale. Son personnel est largement masculin. Les femmes constituent pourtant la majorité des usagères des transports en commun dans la plupart des grandes villes du monde. Et à Bruxelles, 54 % des clients de la STIB sont des femmes. La présence accrue d’un personnel féminin est un élément important pour attirer l’attention de la STIB sur les besoins spécifiques des femmes,  usagères majoritaires des transports bruxellois.

C’est certainement pour cette raison que depuis des années, la STIB dit s’employer constamment à la recherche  d’un personnel féminin.

Les mesures visant à améliorer la situation ne sont toutefois ni percutantes, ni annoncées de manière très claire.

 

Certes, la STIB est une société essentiellement technique avec des métiers manuels, assez lourds et parfois peu compatibles avec une vie de famille. Mais ne faut-il pas justement casser cette image de « travail pour gros bras » ?

Des garderies proposant aux femmes d’accueillir leurs enfants lorsqu’elles sont soumises à des horaires irréguliers permettraient certainement de recruter davantage de femmes, et de concourir à la mixité des emplois à la STIB.

Je vous remercie, Monsieur le Ministre, de répondre aux questions suivantes :

  1. Quelle est la proportion de candidatures féminines en 2014?
  2. Comment s’esquissent les tendances de ventilation des 9% de personnel féminin entre les différents métiers?
  3. Quels sont les objectifs fixés concernant le recrutement de personnel féminin à la STIB pour 2015 ? Ces objectifs sont-ils ventilés par métier ?
  4. Quelles sont les dernières études réalisées sur l’application de la dimension de genre à la STIB, et quelles sont leurs recommandations en matière de recrutement ?
  5. Comment la STIB intègre-t-elle la dimension genrée dans:
  • la rédaction des cahiers des charges et l’étude des véhicules de la STIB ;
  • l’élaboration des règlements d’ordre intérieur et des descriptions d’emploi ;
  • ses rapports annuels ? 
  1. En 2015, la STIB disposera de 1000 postes à pourvoir. Outre la campagne de communication, quelle est la politique menée pour attirer les femmes dans chacun des métiers ? Quelles sont les solutions pour augmenter le recrutement de personnel féminin ? Des adaptations des conditions de travail sont-elles prévues (horaires adaptés, télé-travail, crèche et garderie pour les enfants du personnel de la STIB, avantages) ? 
  2. La STIB a créé en son sein une école technique destinée à former des gens qui n’ont pas les qualifications requises. Quel bilan en retirez-vous en matière de public féminin ?

 

 

 

 

Charlie censuré à Bruxelles

Question d’actualité de Fatoumata Sidibé en séance plénière du 06 mars 2015 – Charlie censuré à Bruxelles

1500 exemplaires de « l’Agenda Interculturel » jetés à la poubelle au Centre bruxellois d’action interculturelle. La réponse est disponible ici.

Un récent article du magazine le Vif/L’Express nous apprend que l’édito de l’association « Agenda interculturel » devait être publié, illustré d’une caricature du prophète Mahomet esquissé par le défunt CABU de Charlie Hebdo « c’est dur d’être aimé par des cons ».
Cependant, deux formateurs musulmans du CBAI (centre bruxellois d’action interculturelle) se sont opposés à cette publication et tous les agendas déjà imprimés ont été jetés aux ordures ! Il faut donc en déduire que leur opposition a été gagnante ! Et selon les déclarations de la directrice rapportées par le magazine Le Vif, cette difficulté a été résolue « en interne et que cela ne regarde pas l’extérieur »…
Or, si je ne m’abuse, la COCOF finance pour part cette association ! Et, bien que je puisse comprendre que les évènements dramatiques que nous avons connus récemment incitent à la prudence, je ne peux que m’insurger face à de telles décisions, que ce soit en termes de gaspillage ou de bafouement de la liberté d’expression !

Mes questions sont donc les suivantes :

  • Quel est le subside actuellement alloué par la COCOF à cette association ?
  • Quelle est la position du Collège concernant cette décision du CBAI d’envoyer 1500 d’exemplaires déjà imprimés de l’Agenda interculturel au pilon ?

 

Proposition de résolution soutenant la candidature au Prix Nobel de la Paix du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes

Monsieur le Président,

Chers collègues,

Intervention de Fatoumata Sidibé, Députée FDF.
Le compte-rendu est disponible ici.
La proposition de résolution est disponible ici.


 

Concerne : Proposition de résolution soutenant la candidature au Prix Nobel de la Paix du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmesLa proposition de résolution que nous défendons ce jour  vise à soutenir la candidature au Prix Nobel de la Paix 2015 du Comité des Nations Unies en charge de la lutte contre les discriminations faites aux femmes (CEDEF). 

A la veille du 8 mars, c’est un signal fort que nous lançons pour mettre fin aux violations des droits des femmes, à toutes les formes de discrimination à leur égard des femmes, pour  inviter à intensifier la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les aspects de la vie économique, politique, sociale et culturelle. 

–        Soixante sept ans après la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948,

–        Trente-cinq ans après l’adoption de la Convention sur toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) en 1979, par les Nations Unies,

–        25 ans après la Déclaration de la conférence mondiale de Pékin sur les femmes en 1995,

–        Quinze ans après la Résolution 1325 « Femmes, paix et sécurité » du Conseil de Sécurité des Nations unies adoptée en 2000,

 

Malgré l’adoption de nombreux traités et instruments internationaux, les discriminations persistent et l’autre moitié de l’humanité ne jouit pas des mêmes droits ni des mêmes perspectives de vie avec toutes les conséquences que cela implique pour l’ensemble de la population de ce village planétaire qu’est le monde.

A des degrés divers, en dépit des progrès réalisés par de nombreux Etats dans le monde, que ce soit au Moyen-Orient, en Asie,  en Europe,  en Océanie, en Afrique, en Amérique latine, aux Etats-Unis, de nombreux obstacles les empêchent de jouir de leurs droits sociaux, économiques, politiques. En Belgique, nous avons encore du chemin à parcourir en matière d’égalité hommes/femmes.

 

Dans le monde, les femmes sont asservies, spoliées, humiliées, battues, opprimées, mariées de force, contraintes à la polygamie, mutilées, brûlées, enfermées, prostituées, exploitées, harcelées, insultées, séquestrées, vendues,  violées, lapidées, vitriolées, assassinées, au quotidien,  en temps de guerre comme en temps de paix, dans le secret du domicile, au travail comme dans les rues.

 

A côté de ces violences extrêmes il y a des inégalités dans plusieurs domaines : emploi, éducation, formation, enseignement, salaire,  stéréotypes de genre,  sexisme,  santé, accès aux droits sexuels et reproductifs, à l’héritage, aux terres, aux moyens financiers et de production, participation à la vie politique et publique, etc.

 

Nous devons faire front  au sexisme ordinaire qui fait régresser la condition des femmes, résister à la multiplication des  atteintes aux droits des femmes par les fondamentalistes religieux et  extrémistes de tous bords, aux reculs des droits en matière de vie affective et sexuelle, ceci singulièrement en matière de droit à l’avortement.

 

Il faut aussi contrer les dérives religieuses et l’extrémistes, résister contre ceux qui, au nom du droit à la différence pervertie en différence des droits, voudraient qu’on les laisse tranquillement enfermer  les femmes dans un état de non-droit, au nom  du relativisme culturel, des religions, des traditions qui enferment, qui oppriment, qui oppressent.

 

Oui, les femmes sont les premières cibles des intégristes, conservateurs, relativistes qui veulent les soustraire de la sphère publique, cacher leur féminité, contrôler le corps de la femme, sa sexualité, faire main basse sur leurs destins.

 

Nous devons également résister les offensives des extrémistes de tous bords,  des lobbies religieux très puissamment implantés dans les nouveaux Etats membres et qui s’emploient à  faire reculer les droits des femmes au sein de l’Union européenne et dans le monde. 

 

Il faut le proclamer avec force et résister, car si nous voulons avancer, certains souhaitent nous faire reculer en tentant de faire renaître des législations répressives qui ont été combattues par les luttes féministes et les mouvements laïques.

 

Nous devons également  soutenir ces femmes qui se battent  dans le monde contre  l’intégrisme, qui risquent leur vie pour lutter contre les lois répressives et totalitaires de leurs pays.  

 

A la veille du 8 mars, les FDF se réjouissent que le Parlement régional bruxellois donne un signal fort en soutenant la candidature du CEDEF au Prix Nobel de la Paix.

 

C’est donc résolument que nous demandons au Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale d’appuyer la candidature au Prix Nobel de la Paix du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes  et de  prendre les contacts utiles avec les autres niveaux de pouvoir,  afin de soutenir d’une même voix cette candidature.

Cet engagement ne constitue pas une porte fermée au soutien d’autres d’autres candidat(e)s engagé(e)s pour la défense des droits des femmes.

 

Je pense à Denis Mukwege, médecin-directeur de l’Hôpital de Panzi dans le Sud-Kivu, nominé pour la seconde fois « Prix Nobel de la Paix 2015 ». « L’homme qui répare les femmes », des petites filles et depuis peu des bébés, violées, mutilées, traumatisées, l’homme qui a soigné près de 40.000 femmes victimes de viol dans l’est de la RD Congo, l’homme qui se bat contre Le viol, cette arme de guerre qui détruit et mine la République démocratique du Congo (RDC), l’homme qui interpelle les dirigeants du monde et secoue les consciences pour mettre fin au silence assourdissant de la communauté internationale et mettre fin aux atrocités sans nom commises  au Kivu.

 

La convention, qui a vu le jour en 1979 et qui est entrée en vigueur en 1981, a pour spécificité qu’elle réunit l’ensemble des conventions déjà adoptées, brasse toutes les questions concernant les femmes et a une valeur normative.

 

La Convention a un caractère « quasiment universel », puisqu’elle a été ratifiée par 187 pays dont la Belgique ; ce qui représente plus de 90% des pays membres des Nations Unies et 100% des pays de la francophonie.

 

Elle est dotée d’un comité d’experts chargé du suivi de son application. C’est le premier texte qui définit de manière détaillée la discrimination à l’égard des femmes et envisage tous les aspects de leur vie (santé, éducation de base, chances de carrière professionnelle, activité sociale et politique, statut économique et juridique, etc.), ce qui en fait un important instrument de protection des droits humains.

Elle fixe les obligations juridiques auxquelles les Etats doivent se conformer : respecter, protéger et assurer l’exercice des droits humains des femmes.

Sa mise en œuvre est contrôlée  par un Comité CEDEF composé de vingt trois experts élus.

La convention examine les états d’avancement que les états doivent remettre tous les 4 ans, fait des observations, peut recevoir des recours individuels ou collectifs. Il est également habilité à ouvrir des enquêtes dans les Etats. Mais il faut que ceux ci acceptent cette procédure.

 

Le Comité se contente d’émettre des recommandations et espère pouvoir compter sur la bonne volonté des États pour les appliquer. Le CEDEF n’a  pas de force contraignante, il n’a réellement d’effets que pour des États volontaristes. Et on le sait, certains Etats  signataires de cette Convention ne respectent pas les droits des femmes.  

 

Si on se réjouit que certains Etats aient ratifié la convention, on ne peut que s’inquiéter de « l’ampleur, la nature des réserves émises sur des articles essentiels au but et à l’objectif de la Convention ».

Il y a donc des questionnements sur les impacts et effets d’une telle ratification, sur l’instauration d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans ces pays.

 

Mais cette convention est une arme universelle brandie pour la protection des doits des femmes.  Même si cette arme pacifique ne dissuade pas tous les pays de mettre fin aux discriminations à l’égard des femmes, elle permet aux militants et militantes de s’en emparer pour engranger des changements positifs dans leurs pays. Elle est une référence pour les parlements e matière d’égalité.

Le rôle des parlementaires  et des mouvements des femmes est donc fondamental en, ce qu’ils poussent leurs états à adopter cette convention, à la ratifier, à travailler à son application sur le terrain.

Certains états partis connaissent hélas aujourd’hui des  pressions afin qu’ils se désengagent du CEDEF.  

Oui, le CEDEF est une arme de résistance massive face aux projets politiques totalitaires, liberticides et passéistes qui veulent restreindre les libertés des femmes.

Oui, il faut résister pour mettre fin aux violations des droits des femmes.
Résister et soutenir plus que jamais l’action du CDEDF, témoigné de notre solidarité universelle.

Oui, à quelques encablures de la mise en œuvre de la conférence Pékin +20, nous devons réaffirmer par un renfort massif, notre engagement pour  l’élimination des discriminations à l’encontre des femmes, le respect des droits humains. Au nom des femmes. Au nom de la paix.

 

 

 

 

 

Agenda 2015

  • Le jeudi 3 novembre 2015 à 9h30, j’ai accompagné une délégation malienne à la FWB pour présenter les condoléances suite au décès de Geoffrey Dieudonné lors de l’attaque à l’hôtel Radisson à Bamako le 20 novembre. Nous avons été reçus par M. Philippe Courard, Président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le bSecrétaire général (greffier), M. Xavier Baeselen. La délégation était composée du de Madou DIALLO, Secrétaire général de l’Assemblée Nationale du Mali, Sékou Gaoussou CISSE, Ambassadeur du Mali à Bruxelles, Amadou CISSE, Issa TOGO, Députés à l’Assemblée nationale et Mamounou TOURE, Ministre Conseiller, Ambassade du Mali, Bruxelles.Les funérailles du Montois, Geoffrey Dieudonné, ont eu lieu le samedi 5 novembre à Mons. La violence terroriste n’a point de frontière et nous devons rester unis car les extrémistes de toutes les étiologies veulent nous diviser et même en guerre les uns contre les autres, ils se renforcent mutuellement.
  • 19 novembre 2015, intervention sur le thème « Femmes, actrices (in)visibles ? Diversité culturelle et égalité de genre ».  Colloque international de Biarritz sur la diversité culturelle.  Sous le patronage du Ministère de la Culture et de la Communication Et de la Commission Nationale Française pour l’Unesco
    Avec le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie, et de l’Office Artistique de la Région Aquitaine et de la Ville de Biarritz. Le programme est disponible ici.

  • Intervention 27 octobre 2015, participation au 2ème forum économique de la Francophonie à Paris.

  • 24 octobre 2015, intervention « Le voile en otage » lors du colloque organisé par La Pensée et les Hommes, sur le thème « La laïcité, une mouvance plurielle ». L’invitation est disponible ici.

  • 10 octobre 2015,  lauréate du prix Malian Leadership Initiative 2015 (Mali 2015).  A l’initiative de Binta SAGNA, fondatrice Malian Leadership Initiative. 70 Boulevard Auguste Reyers à 1030 Bruxelles. L’affiche est disponible ici.

  • 6 octobre 2015 à 12h, à l’invitation de l’Association iranienne des réfugiés en Belgique (Iran ref), manifestation Place Madou pour protester contre les violations systématiques de droits de l’homme en Iran. Pour protester contre l’invitation des membres du Majlis, le parlement monocaméral iranien, au Parlement fédéral.  membres du Majlis, le parlement monocaméral iranien.  L’Iran a le plus grand nombre d’exécutions dans le monde, par habitant, et a le 2e plus grand nombre de journalistes emprisonné dans le monde. (Rapport Gouv. Britannique). Plus de 2000 personnes ont été pendues depuis que Hassan Rohani est devenu président en août 2013, dont une grande partie en publique. Ceci est un nombre record pour les 25 dernières années. Ces six derniers mois, plus de 700 personnes ont été pendues en Iran. (Amnesty International). La situation des femmes est catastrophique. La video est disponible ici.
  • 17 septembre 2015, conférence-débat sur le thème des « Discriminations et racismes : parlons-en ! », au CEMôme asbl, 15-17 rue de Danemark, 1060 Bruxelles. Modérateur Charles-Etienne Lagasse, Président du Centre d’études Jacques Georgin. L’invitation est disponible ici.
  • 1° Antiracisme : pour une lutte commune et universaliste contre le racisme, par Willy WOLSZTAJN
    2° Subsaharien(ne)s : de l’invisibilité à la visibilité ?, par Billy KALONJI
    3° Liberté d’expression et racisme : où est la frontière ?, par Nadia GEERTS
    4° Discrimination, racisme, phobie… : de quoi parlons-nous ?, par Chemsi CHEREF-KHAN
    5° Pourquoi un Collectif Initiatives citoyennes pour un islam de Belgique ?, par Hamid BENICHOU
    6° Pour une lecture genrée des discriminations, par Fatoumata SIDIBE
  • Du 6 au 12 septembre 2015, dans le cadre des commémorations du centenaire du génocide arménien, visite non officielle au  Arménie et au Haut-karabaghde  avec six parlementaires – Julie De Groote, Présidente du Parlement Francophone Bruxellois (CDH), Simone Susskind (PS), Karim Van Overmeire (NVA), député flamand, André du Bus (CDH), Hervé Doyen (CDH), Vanessa Matz (CDH). A l’initiative de Kaspar Karampetian, président de European Armenian Federation for Justice & Democracy.  Le communiqué de presse est disponible ici.
  • Lundi 10 août, rencontre à La Hestre de Mme Fatoumata Sidibe pour découvrir le travail du CED-WB, de la résidence de Mariemont, du CITF et du réseau créé par LANSMAN EDITEUR / EMILE&CIE dans de nombreux pays francophones. Rencontre initiée par  Adama Traoté, Président d’Acte sept avec lequel les éditions Lansman entretiennent  des relations culturelles et amicales depuis de longues années. Plusieurs pistes de collaborations ont été évoquées.
  • Vendredi 31 juillet 2015. Visite de la Pouponière de Bamako organisée par l’association  Solidaris Solidaris223, sous l’égide de Balla Mariko. Remise de dons à la Présidente MMe Siow Ndeye Diop, préparation de repas et matonée avec les équipes et les orphelin(e)s.
  • Jeudi 30 juillet 2015. Visite de l’Institut National des Arts (INA) et du Village Kibari à Bamako. Rencontre avec les directeur Alassane Maïga et Zoumana Traoré.
  • Jeudi 23 juillet 2015. Visite de l’association Acte Sept à Bamako. Rencontre avec Adama Traoré,  Président d’ACTE SEPT, Chevalier des Arts et Lettres de la France, Vice Président du Réseau Kya,Président de la Coalition Malienne pour la Diversité Culturelle.
  • Samedi 13 Juin 2015: participation au plus grand rassemblement en soutien à l’opposition démocratique iranienne à Paris. Lieu: Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, Hall 5B, Villepinte 93. http://www.ncr-iran.org/fr/.
  • 2 mai 2015,  intervention sur thème de la laïcité, esclavage moderne au Festival des Droits Humains à Nevers (Bourgogne).
  • Mercredi 28 avril 2015 « Et si l’humanité n’allait progresser que grâce aux femmes… Intervention à l’atelier philosophique de La Pensée et les Hommes.
  • 25-26 avril, participation à RenC’Art organisée sur le site du Rouge-Cloître.
  • 24 avril 2015,  commémoration du centenaire du génocide arménien, à l’invitation du « Belgian Coordination Committee of Armenian Genocide Centennial »,  prise de parole devant le Parlement européen aux côtés des manifestants Arméniens, auxquels se sont joints les autres minorités ayant souffert du génocide ou souffrant encore aujourd’hui de persécutions en Turquie.
  • Jeudi 02 avril 2015 de 9h à 13h au Parlement régional dans le cadre des « Jeudis de l’hémicycle » : « Mariages gris – Bébés papiers », avec l’asbl Cœurs piégés présidée par Marie Bangoura. L’invitation est disponible ici.
    Vous pouvez visionner l’intégralité de la rencontre « Mariages gris – Bébés papiers » dans  Séance publique sur Télébruxelles.
  • Jeudi 5 mars 2015. Participation à la table ronde : « Quels engagements politiques contre les discriminations et pour la reconnaissance des potentiels des femmes immigrées ou d’origine étrangère ? ». Au Curo Hall, Maison de la Cohésion sociale d’Anderlecht.Rue Ropsy Chaudron 7, 1070 Bruxelles. Salle Agora, 1er étage. A l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, Bruxelles Vivre Ensemble et Samen Leven Brussel-Vlaanderen organisent une table ronde, en collaboration avec le Collectif pour la Valorisation des Femmes Immigrées, RVDAG-SVAV, REFI-OE, La Zaïroise et ses sœurs, Algériennes Solidaires, La Voix des Femmes, Itinérances, Almanar et Émergence. L’invitation  est disponible ici
  • 5 mars 2015. « Poids de la tradition sur la santé sexuelle et de la reproduction: Quelles alternatives pour la femme d’origine étrangère en occident? » L’APEDEF asbl Association pour l’égalité et le développement des femmes. Salle de la Rotonde 54, avenue J F Debecker – 1200 Woluwe Saint Lambert. L’invitation est disponible ici.
  • Le mercredi 25 février : « Discrimination des femmes : Belgium, one point? » – de 12 à 14h au Point Info Laïcité (PIL), 60-62, rue de la Croix de Fer, 1000 Bruxelles. L’invitation est disponible ici.

Restitution de la TVA relative aux subsides attribués à la SDRB pour la réalisation de logements pour revenus moyens

Parlement bruxellois

Question écrite de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à M . Rudi VERVOORT, Ministre-Président du Gouvernement bruxellois, chargé des Pouvoirs locaux, de la Politique de la Ville, du Développement territorial, des Monuments et Sites, du Tourisme et des Affaires étudiantes. La réponse est disponible ici.
Concerne : Restitution de la TVA relative aux subsides attribués à la SDRB pour la réalisation de logements pour revenus moyens – Février 2015
Monsieur le Ministre,
Sur le site de citydev.brussels, on peut lire que :
«La Région de Bruxelles-Capitale attribue un subside à la SDRB pour la réalisation de logements pour les ménages à revenus moyens. Ce subside est utilisé pour financer les constructions, ce qui permet de vendre les logements à un prix inférieur à leur prix de revient. Depuis 2003, l’administration de la TVA estime que la TVA est applicable sur le subside au taux de 21%. La SDRB conteste cette décision et a entamé une procédure à l’encontre de l’administration de la TVA par l’intermédiaire des sociétés mixtes dans le but que ces sociétés mixtes puissent rembourser la TVA sur le subside aux acquéreurs».
Le contentieux du projet immobilier, l’impasse des Tanneurs a déjà fait l’objet d’un arrêt favorable en 2012. Le SPF justice avait estimé qu’il s’agissait là d’un cas d’espèce et décidé de maintenir sa position à savoir que les subsides sont directement liés au prix et donc soumis à la TVA.
D’autres projets immobiliers ont fait une demande de restitution de cette TVA, estimant que les subsides ne sont liés au prix et ne doivent par conséquent pas être compris dans la base imposable.
 La Ministre pourrait-elle m’informer de la suite donnée à la contestation de la SDRB ?
 Où en sont les négociations avec le Fédéral ? Une décision judiciaire définitive a-t-elle été prise ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Fatoumata SIDIBE
 

Le dépistage de la drépanocytose

Parlement francophone bruxellois
Question orale de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à Mme Cécile Jodogne, Ministre, chargée de la Fonction publique et de la politique de la Santé. La réponse est disponible ici.
Concerne : Le dépistage de la drépanocytose – 6 mars 2015
Selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé, près de 5% de la population mondiale portent les gènes caractéristiques des hémoglobinopathies, qui sont principalement ceux de la drépanocytose et de la thalassémie1. Communément appelée Anémie falciforme ou Anémie SS, la drépanocytose est une maladie génétique héréditaire qui se caractérise par une modification de la forme des globules rouges. Moins élastiques, les hématies falciformes peuvent obstruer les petits vaisseaux sanguins et bloquer la circulation sanguine. Une moins bonne oxygénation du sang et l’occlusion des vaisseaux sanguins chez les drépanocytaires peuvent entraîner des douleurs aigues dans différentes parties du corps (os, abdomen, rein, cerveau, rétine, etc.), une anémie chronique, des graves infections bactériennes, des nécroses…
Sur le plan épidémiologique, les hémoglobinopathies sont surtout répandues chez les patients des territoires d’endémie palustre comme en Afrique subsaharienne, dans le bassin méditerranéen, l’Asie, le Maghreb, le Moyen Orient, les Antilles, etc.
En raison des migrations des populations, ces affections héréditaires ont été disséminées dans d’autres régions du monde. Ainsi, ces dernières décennies, on a pu constater une augmentation rapide de la taille de la population atteinte, particulièrement dans les zones urbaines2. Et, bien qu’il s’agisse d’une maladie encore méconnue chez nous, elle représente un vrai problème de santé publique puisqu’il s’agit de la première maladie génétique en France, et probablement dans le monde. En outre, de par le brassage des populations, des associations avec d’autres affections hémoglobinopathiques, telles que le pneumocoque, se sont développées.
Il est important de mentionner que les organes directeurs de l’Organisation mondiale de la Santé ont adopté deux résolutions sur les hémoglobinopathies. A cet égard, la 59e Assemblée mondiale de la Santé, dans la résolution sur la drépanocytose qu’elle a adoptée en mai 2006, invite instamment les pays touchés et le Secrétariat de l’OMS à mettre davantage de moyens en oeuvre pour combattre ces affections. Il est donc important de donner les moyens aux centres de références afin d’améliorer les techniques de dépistage et surtout de suivre les patients. Si la maladie reste sérieuse et invalidante aujourd’hui, l’espérance de vie a considérablement augmenté grâce à un dépistage précoce, aux progrès thérapeutiques et à la prévention.
A Bruxelles, la drépanocytose risque de devenir un vrai problème compte tenu du brassage de la population.
C’est pourquoi, Madame la Ministre, je voudrais vous soumettre les questions suivantes :
1. Disposez-vous de données concernant la prévalence à Bruxelles ? Quels sont les centres de références dans lesquels le dépistage est organisé ?
2. Des campagnes d’information et de sensibilisation existent-elles pour sensibiliser les populations cibles ? Quelles sont les concertations avec les autres niveaux de pouvoir ?
Fatoumata SIDIBE

1 http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs308/fr/
2 Scand J Clin Lab Invest. 2007; 67 (1): 39 – 69, cité par Béatrice Gulbis, Frédéric Cotton, Alice Ferster, Françoise Vertongen, Les syndromes drépanocytaires : Les résultats du dépistage néonatal dans la Région de Bruxelles Capitale 2004-2012, Réseau des hémoglobinopathies, ULB-Erasme, 2013

Proposition de résolution soutenant la candidature au Prix Nobel de la Paix du CEDEF

Intervention de Fatoumata Sidibé, Députée FDF – 27 février 2015.

Concerne : Proposition de résolution soutenant la candidature au Prix Nobel de la Paix du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. Le compte-rendu est disponible ici.

La proposition de résolution que nous défendons ce jour  vise à soutenir la candidature au Prix Nobel de la Paix 2015 du Comité des Nations Unies en charge de la lutte contre les discriminations faites aux femmes (CEDEF). 

A la veille du 8 mars, c’est un signal fort que nous lançons pour mettre fin aux violations des droits des femmes, à toutes les formes de discrimination à leur égard des femmes, pour  inviter à intensifier la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les aspects de la vie économique, politique, sociale et culturelle. 

  • Soixante sept ans après la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948,
  • Trente-cinq ans après l’adoption de la Convention sur toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) en 1979, par les Nations Unies,
  • 25 ans après la Déclaration de la conférence mondiale de Pékin sur les femmes en 1995,
  • Quinze ans après la Résolution 1325 « Femmes, paix et sécurité » du Conseil de Sécurité des Nations unies adoptée en  2000,

 

Malgré l’adoption de nombreux traités et instruments internationaux, les discriminations persistent et l’autre moitié de l’humanité ne jouit pas des mêmes droits ni des mêmes perspectives de vie avec toutes les conséquences que cela implique pour l’ensemble de la population de ce village planétaire qu’est le monde.

A des degrés divers, en dépit des progrès,  réalisés par de nombreux Etats dans le monde, que ce soit au Moyen-Orient, en Asie,  en Europe,  en Océanie, en Afrique, en Amérique latine, aux Etats-Unis, de nombreux obstacles les empêchent de jouir de leurs droits sociaux, économiques, politiques.  En Belgique, nous avons encore du chemin à parcourir en matière d’égalité entre les hommes et les femmes.

Dans le monde, les femmes sont discriminées, asservies, spoliées, humiliées, battues, opprimées, mariées de force, contraintes à la polygamie, mutilées, brûlées, enfermées, prostituées, exploitées, harcelées, insultées, séquestrées, vendues,  violées, lapidées, vitriolées, assassinées, au quotidien,  en temps de guerre comme en temps de paix, dans le secret du domicile, au travail comme dans les rues.

 

A côté des violences, souvent extrêmes  que les femmes subissent, il y a des inégalités dans plusieurs domaines : emploi, éducation, formation, enseignement, salaire,  stéréotypes de genre,  sexisme,  santé, accès aux droits sexuels et reproductifs, à l’héritage, aux terres, aux moyens financiers et de production, participation à la vie politique et publique, etc.

 

Nous devons faire front  au sexisme ordinaire qui fait régresser la condition des femmes, résister à la multiplication des  atteintes aux droits des femmes par les fondamentalistes religieux et  extrémistes de tous bords, aux reculs des droits en matière de vie affective et sexuelle, ceci singulièrement en matière de droit à l’avortement.

 

Il faut aussi contrer ceux qui, au nom du droit à la différence pervertie en différence des droits, voudraient qu’on les laisse tranquillement enfermer  les femmes dans un état de non-droit, au nom  du relativisme culturel, des religions, des traditions qui enferment, qui oppriment, qui oppressent.

 

Oui, les femmes sont les premières cibles des intégristes, conservateurs, relativistes qui veulent les soustraire de la sphère publique, contrôler leur  corps, leur sexualité, faire main basse sur leurs destins.

 

Nous devons également résister face les offensives des extrémistes de tous bords,  des lobbies religieux très puissamment implantés dans les nouveaux Etats membres et qui s’emploient à  faire reculer les droits des femmes au sein de l’Union européenne et dans le monde. 

 

Il faut le proclamer avec force et résister, car si nous voulons avancer, certains souhaitent nous faire reculer en tentant de faire renaître des législations répressives qui ont été combattues par les luttes féministes et les mouvements laïques.

Nous devons également  soutenir ces femmes qui se battent  dans le monde contre  l’intégrisme, qui risquent leur vie pour lutter contre les lois répressives et totalitaires de leurs pays.  

 

A la veille du 8 mars, les FDF se réjouissent du signal fort que le Parlement régional bruxellois veut donner en soutenant la candidature du CEDEF au Prix Nobel de la Paix.

 

C’est donc résolument que nous demandons au Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale d’appuyer la candidature au Prix Nobel de la Paix du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes  et de  prendre les contacts utiles avec les autres niveaux de pouvoir,  afin de soutenir d’une même voix cette candidature.

 

Cet engagement ne constitue pas une porte fermée au soutien d’autres d’autres candidat(e)s engagé(e)s pour la défense des droits des femmes.

 

Je pense à Denis Mukwege, médecin-directeur de l’Hôpital de Panzi dans le Sud-Kivu, nominé pour la seconde fois « Prix Nobel de la Paix 2015 ».

« L’homme qui répare les femmes », les petites filles et depuis peu des bébés qui sont violées, mutilées, traumatisées,

L’homme qui a soigné près de 40.000 femmes victimes de viol dans l’est de la RD Congo,

L’homme qui se bat contre le viol, cette arme de guerre qui détruit et mine la République démocratique du Congo (RDC),

L’homme qui interpelle les dirigeants du monde et secoue les consciences pour briser le silence assourdissant de la communauté internationale et mettre fin aux atrocités sans nom commises  au Kivu.

 

La convention, qui a vu le jour en 1979 et qui est entrée en vigueur en 1981, a pour spécificité qu’elle réunit l’ensemble des conventions déjà adoptées, brasse toutes les questions concernant les femmes et a une valeur normative.  

 

La Convention a un caractère « quasiment universel », puisqu’elle a été ratifiée par 187 pays dont la Belgique ; ce qui représente plus de 90% des pays membres des Nations Unies et 100% des pays de la francophonie.

 

Elle est dotée d’un comité d’experts chargé du suivi de son application. C’est le premier texte qui définit de manière détaillée la discrimination à l’égard des femmes et envisage tous les aspects de leur vie (santé, éducation de base, chances de carrière professionnelle, activité sociale et politique, statut économique et juridique, etc.), ce qui en fait un important instrument de protection des droits humains.

Elle fixe les obligations juridiques auxquelles les Etats doivent se conformer : respecter, protéger et assurer l’exercice des droits humains des femmes.

Sa mise en œuvre est contrôlée  par un Comité CEDEF composé de vingt trois experts élus.

La convention examine les états d’avancement que les états doivent remettre tous les 4 ans, fait des observations, peut recevoir des recours individuels ou collectifs. Elle est également habilitée à ouvrir des enquêtes dans les Etats. Mais il faut que ceux ci acceptent cette procédure.

Le Comité émet des recommandations et espère pouvoir compter sur la bonne volonté des États pour les appliquer. Le CEDEF n’a  pas de force contraignante, il n’a réellement d’effets que pour des États volontaristes. Et on le sait, certains Etats  signataires de cette Convention ne respectent pas les droits des femmes.  

Si on se réjouit que certains Etats aient ratifié la convention, on ne peut que s’inquiéter « de l’ampleur, la nature des réserves émises sur des articles essentiels au but et à l’objectif de la Convention ».

Il y a donc des questionnements sur les impacts et effets d’une telle ratification, sur l’instauration d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans ces pays.

Mais cette convention est une arme universelle brandie pour la protection des droits des femmes.  

Même si cette arme pacifique ne dissuade pas tous les pays de mettre fin aux discriminations à l’égard des femmes, elle permet aux militants et militantes de s’en emparer pour engranger des changements positifs dans leurs pays. Elle est une référence pour les parlements e matière d’égalité.

Le rôle des parlementaires  et des mouvements des femmes est donc fondamental en, ce qu’ils poussent leurs états à adopter cette convention, à la ratifier, à travailler à son application sur le terrain.

Certains états partis connaissent hélas aujourd’hui des  pressions afin qu’ils se désengagent du CEDEF.  

Oui, le CEDEF est une arme de résistance massive face aux projets politiques totalitaires, liberticides et passéistes qui veulent restreindre les libertés des femmes.

Oui, il faut résister pour mettre fin aux violations des droits des femmes.
Résister et soutenir plus que jamais l’action du CDEDF, témoigner de notre solidarité universelle.

Oui, à quelques encablures de la mise en œuvre de la conférence Pékin +20, nous devons réaffirmer par un renfort massif, notre engagement pour  l’élimination des discriminations à l’encontre des femmes, le respect des droits humains. Au nom des femmes. Au nom de la paix.

 

 

 

 

 

La force des hommes, c’est dire NON aux violences faites aux femmes !

La force des hommes, c’est dire NON aux violences faites aux femmes ! Carte blanche parue dans Le Soir, édition électronique du 25 novembre 2014.

Le mardi 25 novembre 2014 Bookmark and Share

Voici la carte blanche rédigée par la présidente des Femmes FDF pour la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes instaurée par les Nations Unies le 25 novembre.

« S’ils me tuent… Je sortirai mes bras de la tombe et je serai plus forte. »

Tel est le serment fait par Minerva, une des trois sœurs Mirabel, enlevées, torturées, violées et assassinées en République dominicaine sur les ordres du dictateur Trujillo, au pouvoir de 1930 à 1961. C’était le 25 novembre 1960. Jeunes militantes, elles incarnaient l’insoumission politique et sexuelle, la résistance contre la répression et la violence, le combat pour la liberté et la justice. C’est en hommage à leur combat que le 25 novembre a été proclamé « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes » par l’Assemblée générale de l’ONU, le 17 décembre 1999.

Un problème mondial de santé publique
Le serment de Minerva symbolise le côté « revenant » des mouvements de libération, et, par conséquent, celui persistant des menaces et dominations. Les violences envers les femmes constituent, en effet, une des violations des droits de l’Homme les plus répandues dans tous les pays, quels que soient les groupes socio-économiques, religieux et culturels. C’est un problème de santé publique mondial.

Que ce soit en temps de guerre ou de paix, à la maison, au travail, à l’école, dans la rue, elles subissent les violences sous toutes ses formes : physiques, psychologiques, sexuelles et économiques exercées par le partenaire, sexuelles y compris celles liées au conflit, mariages forcés et précoces, mutilations génitales féminines, traite des personnes, crimes au nom de « l’honneur », meurtres de filles ou de femmes au simple motif qu’elles sont des femmes.

Selon l’OMS, au niveau mondial, 35% des femmes ont subi soit des violences de la part de leur partenaire intime, soit des violences sexuelles de la part d’une autre personne au cours de leur vie. En moyenne, 30% des femmes qui ont vécu en couple ont connu une forme quelconque de violence physique ou sexuelle de la part de leur partenaire. Au niveau mondial, jusqu’à 38% des meurtres de femmes sont perpétrés par un partenaire intime.

Face à ce tsunami de violences, les femmes ne se résignent pas. Car tout comme le soleil n’oublie jamais un village même s’il est petit, elles savent que le soleil de la liberté est pour tous les cieux. Elles se battent individuellement et collectivement. Elles espèrent un renfort massif pour mener ce combat à leurs côtés pour le respect de leurs droits à la liberté, à la dignité, à la sécurité, au respect, à l’intégrité physique, psychique et psychologique, à l’autodétermination sexuelle et reproductive, à l’égalité, à la vie.

La Belgique en panne de ratification
La Déclaration universelle des droits de l’Homme et de nombreux instruments juridiques internationaux ont pour ambition d’assurer le respect des droits fondamentaux des femmes et des filles, et de leur garantir leur droit à une vie exempte de violences. Mais les États manquent à leurs engagements et à leurs obligations de prévenir et d’éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul) est entrée en vigueur le 1er août 2014. A ce jour, seuls 15 Etats membres du Conseil de l’Europe l’ont ratifiée ! La Belgique ne l’a pas encore ratifiée ! Ce texte offre un cadre visant à assurer à la fois prévention, large protection des victimes et un mécanisme de poursuites des auteurs. La Convention met l’accent sur l’établissement de rapports et le contrôle de son application.

La ratification de cet instrument juridiquement contraignant, qui complète les instruments juridiques existants à travers le monde, sera un signal fort pour affirmer les droits fondamentaux inviolables des femmes et charrier des changements positifs.
Mais à côté des gouvernements, organisations non gouvernementales, parlements, pouvoirs locaux et associations, il faut que chacun prenne ses responsabilités.

Le moment est venu de créer une chaîne de résistance pour mettre fin à ce pénible hiver de discriminations et de violences, et apporter l’espoir d’un printemps de paix et de sécurité.

Engagez-vous !
Nous avons besoin davantage de voix masculines pour défendre cette cause. Nombre d’entre vous se lèvent déjà contre les violences infligées à l’autre moitié de l’humanité. Oui, vous êtes mus par un formidable militantisme. Vous avez compris que nos destinées sont liées, que les droits humains sont aussi les droits des femmes, que la liberté, la dignité et l’égalité n’ont pas de sexe.

Quelles que soient votre origine, votre appartenance culturelle, religieuse ou philosophique, je m’adresse à vous, père, frère, époux, compagnon, fils, jeune ou vieux. Je m’en viens vous dire que l’offensive que nous menons pour emporter les remparts de l’injustice doit être menée par une armée mixte.

Ensemble, nous pouvons stopper cette pandémie silencieuse qui ronge nos sociétés, détruit des destinées et des vies de génération en génération.
Votre mère, votre sœur, votre voisine, votre amie, votre fille, votre épouse, votre collègue n’en peuvent plus de crier et de n’entendre que l’écho de leurs souffrances. De près ou de loin, vous avez été ou serez un jour ou l’autre confrontés à ces violences commises par vos pairs. La honte doit changer de camp. Les femmes ne doivent pas porter seules le fardeau de la lutte contre les crimes commis contre elles par des hommes. C’est un lourd fardeau. Elles veulent le partager car un seul bras ne peut entourer un baobab. C’est fort de cette vérité que ONU Femmes a initié « HeForShe », une campagne de solidarité pour l’égalité des sexes.

Il est temps de se mobiliser pour affronter le patriarcat ; le système d’oppression historique qui érige la domination des hommes sur les femmes en principe d’organisation de la vie collective et individuelle.

Nous avons besoin de vous maintenant, mais aussi durant tout le temps que durera la lutte car nous ne serons pas satisfaites tant que les femmes continueront à être victimes d’indicibles horreurs. Nous ne devrons pas baisser notre vigilance car si nous avons obtenu de nombreuses avancées en termes de droits, d’autres sont à acquérir et d’autres sont menacés.

On ne nait pas femme, on le devient. On ne nait pas féministe, on le devient. Naître femme, ce n’est pas n’être qu’une femme. C’est être la moitié de l’humanité. C’est naître libre et être égale en droits.

Engagez-vous ! Faites passer le message chez vous, dans vos chaumières, vos lieux de vie, vos bureaux, quartiers. Dans les villes et les campagnes. Soyez les témoins actifs et responsables de votre temps. La force des hommes, c’est de dire non aux violences et discriminations faites aux femmes.

Il est temps de passer massivement à l’action…non violente. Vous pouvez être une arme de libération massive. Plutôt que d’aller à la guerre, allez à la paix ! Brandissez l’arme du respect mutuel ! Oui, vous pouvez faire la différence. Oui, un monde meilleur est possible. Avec l’engagement de tous et de chacun : homme, femme, garçon, fille, parent. Ensemble contre la haine ou le mépris des femmes, pour qu’elles puissent vivre libres et égales.

Ce n’est pas avec une baguette magique qu’on éliminera les violences à l’égard des femmes. Mais je crois au changement.
En travaillant sur la promotion du respect mutuel, sur les changements dans les mentalités et les comportements, la remise en cause des stéréotypes de genre et des discriminations, en misant sur l’éducation au respect et à l’égalité dès le plus jeune âge, il nous faudra moins d’une génération pour réaliser des progrès. Vos fils, petits-fils, fiers de votre engagement et de l’héritage que vous leur aurez légué, reprendront le flambeau et le transmettront à leur tour aux générations suivantes. Les petits garçons et les petites filles pourront grandir dans un monde de respect mutuel, de liberté, d’égalité, de paix. Et si nous rêvions ensemble ?

Fatoumata Sidibé
Députée bruxelloise
Auteure et artiste peintre

N.B. : La photo d’illustration de cet article est celle du bandeau de la page Facebook consacrée à la campagne  » La violence…je dis non ! Quand les hommes s’en mêlent… « , par laquelle les hommes sont invités à rejoindre le groupe et à poster une photo qui témoigne de leur engagement contre toutes les formes de violences à l’égard des femmes.