Parlement francophone bruxellois
Interpellation de Fatoumata SIDIBE, députée MR-FDF, à Emir KIR, Ministre chargé de la Famille et del’Aide sociale concernant la mise la Concerne: Mise en place d’un numéro vert s’adressant aux femmes victimes de violence et à leurs proches – 4 décembre 2009 . L’interpellation est disponible ici.
Le compte-rendu est disponible page 30 en cliquant ici
Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre,
Chers collègues,
Mon intervention portera sur la mise en place d’un numéro vert s’adressant aux femmes victimes de violence et à leurs proches.
On le sait, le 25 novembre est la Journée Internationale pour l’élimination dela violence à l’égard des femmes.
Cette journée est extrêmement importante. On ne répètera jamais assez qu’en Belgique une femme sur cinq est victime de violences conjugales et familiales.
Plus de 130 dossiers relatifs à des faits de violences conjugales sont ouverts chaque jour.
En 2007, on dénombrait 35 femmes victimes d’assassinat ou de meurtre en Belgique (contre 18 en 2006).
On peut lire dans le dossier de presse de la Campagne du Ruban blancqu’en 2008, la police fédérale belge a enregistré 37.347 délits dont
19.162 cas de coups et blessures, 16.647 cas de violences psychologiques, 121 cas de violences sexuelles et 1.417 cas de violences économiques (+15% par rapport à 2007).
L’actualité nous montre régulièrement la barbarie sans nom perpétrée près de chez nous.
La violence tue mais lesilence qui l’entoure tue aussi.
On le sait, il est extrêmement difficile pour ces femmes de s’exprimer et de faire part de ce qu’elles vivent.
Très souvent, les femmes victimes de violences ne savent pas vers qui aller lorsqu’elles sont confrontées pour la première fois à coups età d’autres formes de violence.
La répétition decette violence enferme la femme dans lesilence et la culpabilité. Les voisins, quant à eux, sont souvent démunis lorsqu’ils entendent des cris et ne savent pas quoi faire.
Il faut donc briser lesilence, libérer la parole.
Tous les moyens de communication doivent donc être mis en place pour que les victimes et leur entourage puissent dénoncer de tels agissements ou, à tout le moins, disposer d’une écoute.
Dans ce contexte, la mise en place d’un numéro vert national était souhaitée par de très nombreuses victimes, familles, politiques et associatifs.
C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que l’on a appris dans la presse, le lancement ce 25 novembre, par les ministres de la Santé et de l’Egalité des chances de la Communauté française et de la Région wallonne, d’un numéro vert pour les femmes (0800 30 030) ; numéro vert dont la gestion de la centrale téléphonique sera assurée par l’ASBL Cap Sciences humaines basée à Louvain-la-Neuve.
Cette ligne téléphonique est accessible du lundi au samedi de 9h à 20h. On aurait souhaité que ce numéro vert soit accessible 24h/24 et 7 jours /7 car la violence continue en soirée ni le dimanche mais c’est déjà un début.
Grâce à ce numéro vert, les personnes victimes de violences entre partenaires ou intrafamiliales, les proches des victimes, les témoins de scènes de violence pourront avoir accès à un service de renseignements et d’orientation et disposer d’une écoute attentive grâce à un personnel adéquatement formé.
L’initiative prise par les ministres de ces deux entités est bien entendu très positive.
Cependant, je souhaiterais demander interroger le Ministre sur deux points :
• La Cocof est-elle impliquée dans ce projet ? Si oui à quel niveau et comment ?
• Si ce n’est pas le cas, des collaborations futures sont-elles envisagées ? Quelles formes prendront-elles ?
Je remercie Monsieur le Ministre pour ses réponses.