Communiqué de presse : Journée internationale des Femmes
Ce jeudi 8 mars 2012, à l’occasion de la Journée internationale des Femmes et dans le cadre des « jeudis de l’hémicycle » les députées des groupes politiques et les différentes associations de la Coordination bruxelloise de la Marche mondiale des femmes se sont réunies pour une matinée d’échanges dans l’hémicycle du Parlement bruxellois. Le Parlement francophone bruxellois a donné la parole à la coordination bruxelloise de la Marche mondiale des femmes qui regroupe de nombreuses associations des défenses de droits des femmes.
Les associations féminines ont présenté leurs constats, recommandations et priorités pour faire avancer les droits des femmes en matière d’emploi et de formation, d’aménagement du territoire et de mobilité, de santé, d’accueil de l’enfance, pauvreté, de violences conjugales. A la suite de cet état des lieux, les députées Fatoumata SIDIBE et Gisèle MANDAILA ont présenté leurs propositions en matière d’emploi et de lutte contre les violences faites aux femmes.
En effet, nombreuses sont les femmes qui continuent à être marginalisées. Les femmes sont plus souvent victimes de la pauvreté et du chômage, et ce sont encore elles qui sont les plus exposées à la violence. Et pourtant, toutes les conventions, tant européennes qu’internationales, des Droits de l’Homme prônent l’égalité entre les hommes et les femmes. Le protocole additionnel de 1988 du Conseil de l’Europe, quant à lui, énonce le droit à l’égalité des chances et de traitement en matière d’emploi et de profession sans discrimination, fondée sur le sexe.
Pour lutter contre les inégalités qui ont la peau dure entre les hommes et les femmes, il est important pour nous les FDF :
– D’établir un bilan sur la situation des femmes qui rencontrent des difficultés spécifiques (ex : les femmes au foyer qui souhaitent retrouver du travail mais qui sont déconnectées du marché du travail, ou encore des femmes d’origines étrangères) ;
– Pour une meilleure participation à l’égalité entre les hommes et les femmes, les FDF insistent sur l’ouverture des métiers catégorisés « masculins » aux femmes, et inversement. Il faut inciter les femmes (et les hommes) à choisir des métiers ou formations, où elles/ils sont peu présents, sensibiliser les entreprises au genre ;
– De valoriser les expériences et compétences acquises ailleurs, ce qui facilitera une intégration sur le marché de l’emploi ;
– Pour soutenir les femmes qui veulent réorienter leur vie et sortir de la précarité (surtout les familles monoparentales, les chercheuses d’emploi), il est essentiel de leur permettre de concilier vie privée et vie professionnelle en améliorant et en facilitant l’accès aux structures d’accueil des enfants, réduire les problèmes de mobilité, rendre les formations plus accessibles en réduisant leurs coûts.
– D’assurer une coordination entre les différents acteurs (Bruxelles-Formation, Actiris, etc.)
En matière de lutte contre les violences faites aux femmes, il est important pour les FDF de :
– Prendre en compte les violences conjugales dans les mécanismes d’attribution des logements sociaux notamment via l’instauration de points de priorité dans le cadre de l’attribution de logement social ;
– Etendre le dispositif de l’ADIL aux usagers des maisons d’accueil et des logements de transit ;
– Inciter les communes et les CPAS à créer ou augmenter les logements d’urgence et de transit ;
– Octroyer et pérenniser un budget post-hébergement aux maisons d’accueil afin qu’elles puissent accompagner les victimes, maintenir le lien avec les familles surtout dans l’année qui suit leur séjour (accès aux activités de loisirs, permanences d’accueil, suivi post-séjour pour enfants etc.) ;
– Former et sensibiliser le personnel d’accueil des services de première ligne (la police, les hôpitaux, les personnels des centres d’hébergement, les travailleurs sociaux, les secteurs de soins de santé et l’école) ;
– Soutenir les projets alternatifs de logements comme c’est le cas dans certaines, maisons d’accueil dans le cadre de leur agrément, comme des projets d’appartements satellitaires ou supervisés ;
– Développer des logements de transit, des habitats solidaires ou communautaires pour répondre au problème d’engorgement que rencontrent nos maisons d’accueil à Bruxelles ;
– En matière de mariages forcés, la mise en place d’une ligne d’écoute téléphonique et des structures d’hébergement spécifiques pour accueillir des jeunes femmes faisant l’objet de mariages forcés ;
– Faire le bilan de la ligne d’écoute téléphonique Ecoute violences conjugales 0800 30 030 mise en place en novembre 2009 et réfléchir à la possibilité d’étendre les horaires en soirée ainsi que les week-ends et jours fériés ;
– Soutenir la création de crèches dans les maisons d’accueil ;
– Lancer des campagnes d’information et de sensibilisation, qui sortent des clichés de la femme victime, donnent des images positives de la femme et contiennent un message fort et clair et ciblent également les violeurs pour faire changer la honte de camp ;
– Sensibiliser, éduquer, informer, permettre à tous les jeunes (dans les établissements scolaires) de bénéficier d’animations à la vie éducative, relationnelle, affective et sexuelle, sensibiliser partout où la société renforce les stéréotypes de genre (dans les entreprises publiques et privées, les médias, maisons de quartiers, organisations de jeunesse).
En ce jour symbolique, il était important de montrer que les femmes, au-delà des clivages politiques, continuent et veulent continuer à résister individuellement et collectivement pour faire avancer leurs droits. Pour Fatoumata Sidibé et Gisèle Mandaïla, le 8 mars est une journée pour rappeler qu’il y a surtout beaucoup de défis à relever tout au long de l’année.