Parlement francophone bruxellois
Question orale de MME FATOUMATA SIDIBÉ, Députée DéFI À MME FADILA LAANAN, MINISTRE-PRÉSIDENTE EN CHARGE DE LA CULTURE – 24 novembre 2017
Concerne : LES SUBSIDES ACCORDÉS AU THÉÂTRE DES TANNEURS. – La réponse est disponible ici.Nous avons appris cette semaine par la presse que la ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Mme Alda Greoli, avait décidé de suspendre la signature du contrat-programme du Théâtre Les Tanneurs, à la suite des accusations de harcèlement moral, d’abus d’autorité et de pressions diverses qui pèsent sur son directeur.
La Commission communautaire française subventionne-t-elle cette institution ? Si oui, dans quelles proportions ? Si c’est le cas, comptez-vous suspendre ce subside ou préférez-vous attendre, le temps d’y voir plus clair dans cette affaire ?
Avez-vous pris des dispositions pour vous informer au sujet des faits reprochés au directeur et vérifier si la législation sur le bien-être au travail a été respectée au Théâtre Les Tanneurs ?
Réponse de Mme Fadila Laanan, ministre-présidente.- Comme beaucoup, j’ai découvert, par médias interposés et sur la base de déclarations de certaines femmes, les reproches adressés au directeur du Théâtre Les Tanneurs. Je voudrais simplement rappeler que cette institution ne dépend absolument pas de la Commission communautaire française, mais bien de la Ville de Bruxelles.
Elle est financée par la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la base d’un contrat-programme, avec des représentants de la Ville de Bruxelles et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. D’ailleurs, je pense que des administrateurs de cette association siègent au sein de cette assemblée.
Au niveau de la Commission communautaire française, le seul lien de subvention est une opération nommée Passe à l’acte. Celle-ci concerne plusieurs théâtres. Le Théâtre Les Tanneurs reçoit ainsi un subside de 8.000 euros destiné à initier des jeunes à la création contemporaine, à la lecture critique de pièces, etc. Il s’agit donc d’un projet tout à fait ponctuel.
Je n’ai été saisie de cette affaire par aucun collègue, ni à la Ville de Bruxelles, ni à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Je dois vous avouer que, hormis les déclarations faites dans la presse, je n’ai eu aucune information relative à ce dossier. Je suis très choquée de ce que j’ai lu, mais il convient au préalable de laisser libre cours à l’instruction qui sera faite à la suite de ces accusations assez graves.
Un travail doit donc être réalisé au niveau du conseil d’administration, qui doit rendre des comptes à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Par ailleurs, j’ai lu la déclaration de Mme Greoli et je ne suis pas favorable à l’idée de suspendre un contrat-programme. En effet, il s’agit tout de même d’un projet initiant une relation entre une institution, pour des missions de service public culturelles, et la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Il est certain qu’une suspension du contrat-programme mettrait en danger la dimension liée à l’emploi et le travail à réaliser. Mme Greoli a vraiment raison de demander des comptes au conseil d’administration, mais il faut être prudent quant aux conséquences que cela peut avoir.
Voilà ce que je peux vous dire concernant cette problématique et la Commission communautaire française. Nous serons évidemment attentifs à la solution apportée au problème évoqué, mais nous ne sommes pas autant impliqués dans l’affaire que la Ville de Bruxelles ou la Fédération WallonieBruxelles.
Mme la présidente.- La parole est à Mme Sidibé.
Mme Fatoumata Sidibé (DéFI).- Effectivement, il faut laisser l’instruction se dérouler pour éclaircir cette affaire. Ce qui importe, c’est de ne pénaliser ni le théâtre, ni les spectateurs, ni les autres personnes engagées dans ce processus, et de permettre à la culture d’avoir tout son sens dans ce théâtre.