Cohésion sociale et accompagnement scolaire
Interpellation de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise DéFI, à M. Rudi Vervoort, Ministre, chargé de la Cohésion sociale et du Tourisme.
Concerne : Cohésion sociale et accompagnement scolaire – 3 juin 2016. La réponse est disponible ici.
Les politiques de cohésion sociale, et notamment le soutien et l’accompagnement scolaire, sont encore et toujours une thématique de premier ordre, mais trop rarement débattues au sein du Parlement francophone bruxellois. C’est pourtant une thématique essentielle, directement liée au vivre-ensemble.
En décembre 2014, le Gouvernement francophone bruxellois a adopté les axes prioritaires en matière de cohésion sociale pour le quinquennat 2016-2020. L’appel à projets en cohésion sociale 2016-2020 s’est inscrit dans ces priorités, qui sont
- le soutien et l’accompagnement à la scolarité ;
- l’apprentissage et l’appropriation de la langue française en tant que citoyen actif ;
- la citoyenneté interculturelle et le vivre ensemble.
L’interpellation que je vous soumets aujourd’hui se focalisera sur la première priorité, à savoir le soutien et l’accompagnement scolaire.
Cette priorité est libellée comme suit :
« Dans une dynamique de complémentarité avec les écoles et en lien permanent avec le milieu de vie de l’enfant, des actions seront soutenues en matière de soutien scolaire avec un accent particulier porté sur les aides spécifiques aux adolescents ».
D’après les (rares) informations à ma disposition, la Commission communautaire française octroie des subventions pour des activités de soutien scolaire développées par les écoles de devoirs s’adressant à une population scolaire issue de milieux multiculturels, souvent socialement défavorisés en concertation avec le secteur Cohésion sociale. La dynamique qui anime ce soutien intègre une complémentarité avec les écoles et en lien permanent avec le milieu de vie de l’enfant. En outre, un accent particulier serait porté sur les aides spécifiques aux adolescents.
Les écoles de devoir sont des interlocuteurs importants pour le soutien et l’accompagnement scolaire, la lutte contre le décrochage, l’apprentissage de l’autonomie, l’acquisition d’une méthode d’apprentissage, tant pour les élèves du primaire que du secondaire.
Elles permettent aussi de pallier certaines carences au niveau des familles qui n’ont pas les aptitudes ou le temps pour aider et accompagner leurs enfants dans leur apprentissage. Elles sont aussi des espaces de socialisation et d’apprentissage de la citoyenneté par le biais d’activités ludiques culturelles, créatives, culturelles, etc.
Un autre aspect et non des moindres est la mise en place d’une relation triangulaire : parents, école, école de devoirs. Le lien famille et école est très important pour ouvrir l’école et encourager les parents à s’intéresser et s’investir dans la scolarité de leurs enfants. En effet, la communication de l’école envers la famille se fait essentiellement par voie écrite alors qu’il est bon de prendre en considération le fait que de nombreux parents ne savent ni lire, ni écrire en français.
Dans un communiqué de presse remontant au 18 décembre 2014, vous affirmiez que le soutien scolaire était (je cite) « la priorité numéro Un des politiques de cohésion sociale. ».
De plus, vous annonciez votre intention soutenir les associations qui œuvrent dans les quartiers pour donner un avenir meilleur aux jeunes. La situation à l’époque était la suivante :
- 71 projets d’écoles de devoirs avaient été sélectionnés selon des objectifs précis comme l’âge du public ou l’objectif affiché pour l’autonomisation des élèves
- Globalement, la Commission communautaire française finançait 136 activités de soutien scolaire sur base pérenne, représentant un peu plus de 40% de l’enveloppe globale « cohésion sociale » qui s’élève à 8,8 millions d’euros.
J’aimerais aujourd’hui faire le point avec vous. C’est pour cela, Monsieur le Ministre, que je voudrais vous interpeller sur les éléments suivants :
- Comment s’articulent les procédures de concertation avec le secteur Cohésion sociale pour l’octroi des subventions aux activités de soutien scolaire ? Comment sont fixées les priorités ? Toutes les communes de la Région sont-elles concernées ? Quel est le bilan global de l’appel à projets ?
- Comment est organisé la complémentarité entre école et milieu de vie ?
- Combien de projets sont-ils spécifiquement orientés vers les adolescents ? Dans quelle proportion par rapport aux autres projets d’école de devoirs?
- Il me revient que la majorité des écoles de devoirs sont saturées et que des familles cherchant une solution pour leur jeune en difficulté ont renoncé, face à la longueur des listes d’attente. Confirmez-vous cette situation ? Si oui, qu’elles sont les mesures préconisées pour y remédier ?
- Combien d’activités de soutien scolaire sont-elles financées aujourd’hui, et combien de projets d’école des devoirs ? A hauteur de quel budget ?
- Les besoins étant différents en fonction des communes, quelles sont celles qui se caractérisent par des situations particulières ?
- Quand aura lieu le prochain appel à projets liés à la cohésion sociale ?