Généralisation de l’EVRAS – mardi 20 octobre 2015. La réponse est disponible ici.
En juin 2015, la COCOF a adopté un arrêté qui, conformément à la déclaration de politique générale, fait un premier pas en direction de la généralisation de ces animations dans toutes les écoles bruxelloises.
Dès lors, qu’est-ce qui est/sera mis en place pour que tous les publics scolarisés soient touchés par l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle » ?
L’éducation sexuelle est un droit.
En juin 2012, l’adoption en Fédération Wallonie-Bruxelles du décret modifiant diverses dispositions en matière d’enseignement obligatoire et inscrivant l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVRAS) dans les missions obligatoires de l’école a marqué un tournant majeur.
Mais décréter ne suffit pas pour que les choses avancent. Il faut faire en sorte que les chefs d’établissement soient demain davantage compétents pour mener à bien leur mission d’EVRAS. Car c’est l’ensemble de la communauté scolaire, avec le soutien d’intervenants extérieurs qui est impliqué par l’EVRAS qui doit être inscrit dans le projet global de l’établissement scolaire.
On ne rappellera jamais assez que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle en milieu scolaire, est un outil fondamental dans la construction de l’individu et dans l’éducation citoyenne. Elle permet de libérer un espace de parole tolérant, ouvert et respectueux où peuvent être abordées des questions essentielles comme : le respect de soi et des autres, l’égalité homme/femmes, le respect des différentes sexualités et des différences de genres, les questions d’identité sexuelle et d’expression de genre, les stéréotypes de genre, les différentes formes de violence, la sexualité, les relations amoureuses, la contraception, les infections sexuellement transmissibles.
Il permet de susciter la réflexion critique et de permettre à chaque élève de poser des choix éclairés et respectueux de chacun, d’obtenir des informations concernant les services d’aide sociale et médicale auxquels les élèves pourraient s’adresser en cas de problèmes.
Il est temps de généraliser des animations d’éducation relative à la vie relationnelle, sexuelle et affective (EVRAS) dans toutes les écoles bruxelloises. De nombreux experts s’entendent pour dire que pour être efficace, l’EVRAS doit être dispensée tout au long du cursus scolaire et ce dès la maternelle ; bien sûr en tenant compte des préoccupations, de l’âge et du niveau de maturité des élèves.
Par la presse, nous avons eu écho de l’adoption par la COCOF en juin d’un arrêté qui, conformément à la déclaration de politique générale, fait un premier pas en direction de la généralisation de ces animations dans toutes les écoles bruxelloises.
Vous avez décidé d’en maximiser les moyens – tant qualitatifs que quantitatifs.
8.000 heures d’animation sont financées par la COCOF dans plus de 180 établissements scolaires bruxellois pour un budget spécifique de 300.000 euros. Un budget un peu court compte tenu des besoins et c’est pour cela que vous avez annoncé votre objectif de développer cette enveloppe budgétaire au fur et à mesure de la législature afin de couvrir l’ensemble des écoles bruxelloises.
En effet, non seulement toutes les écoles bruxelloises n’en bénéficient pas mais, il existe beaucoup de disparités entre les types d’enseignement.
Il a été souvent avancé que l’enseignement général serait plus touché par les animations que l’enseignement professionnel, technique et artistique. C’est pourtant chez ces élèves-là que seraient constatés une sexualité plus précoce et des comportements sexuels à risque.
Par ailleurs, les professionnels de terrain constatent également des différences en fonction des établissements scolaires, certains étant parfois plus réticents à organiser des animations EVRAS.
N’oublions pas que l’école n’est qu’un acteur parmi d’autres acteurs et qu’il existe d’autres lieux de vie qui ont aussi un rôle à jouer.
Un autre point qui est soulevé et non des moindres concerne l’organisation pratique de ces animations. Il y aurait une grande diversité au niveau des contenus abordés ; de la nature des groupes animés (mixité, taille,…) ; de la durée et de la fréquence des animations. Qu’en est-il de la définition du contenu des animations Evras ?
Si les pouvoirs organisateurs doivent déterminer les modalités opérationnelles de l’EVRAS au sein de leur établissement, il faut veiller à ce que celles-ci soient mesurables et évaluables.
- Qu’est-ce qui est/sera mis en place pour que tous les publics scolarisés soient touchés par l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle » ?
- Vous avez annoncé, par souci de simplification administrative, d’octroyer désormais directement les 300.000 euros à la Fédération laïque des centres de planning afin qu’elle gère en interne la répartition vers les centres de planning familial. Qu’escomptez-vous avec cette rationalisation ?
- Quelles sont les collaborations entre les centres de planning familial et associations de terrain ?
- En 2003, un état des lieux des activités d’éducation à la vie sexuelle et affective en milieu scolaire avait été réalisé. Il en ressortait que 20% des jeunes parmi les 2èmes, 3èmes & 4èmes secondaires n’avaient jamais participé à des activités d’animations EVRAS lors de leur parcours scolaire. Qu’en est-il aujourd’hui ?
- Pour la mise en place d’actions concrètes, il est important d’avoir une vision claire du terrain recensement des animations données, des lieux-ressources, par qui, où, nombre d’heures afin d’adapter les animations à la réalité des besoins et demandes ? Qu’en est-il de la réalisation prévue d’une cartographie ?