Intervention dans le débat sur les soins palliatifs adressé à Mme Cécile Jodogne, Ministre de la santé. – 12 juin 2015
Le 4 juin, lors du jeudi de l’hémicycle consacré aux soins palliatifs, les professionnels de la santé nous ont dressé un panorama du secteur. La réponse est disponible ici.
L’objectif était de dégager des pistes de réflexion dans le but d’améliorer l’intégration des soins palliatifs dans les soins de santé et de permettre davantage leur développement harmonieux en Région de Bruxelles-Capitale.
Je me souviens du bref témoignage d’une dame qui nous été donné, à voir en vidéo. « Je ne veux pas souffrir, je veux mourir chez moi entourée de gens qu’elle aime ». Elle parle de projet de vie, même si à chaque projet suffit un jour projet.
Il est fondamental que les patients en, diagnostic fatal, ou en fin de vie soient accompagnés jusqu’au bout, dans les meilleurs conditions, chez eux ou en institution. Même quand ils sont en fin de vie, ils ont aussi faim de vie, ont un projet de vie même si ce projet se décline en jours. « Le processus de fin de vie n’est pas uniquement un événement médical, mais un événement humain potentiellement porteur de croissance personnelle ».
Au cours de cette matinée, nous avons pu prendre la mesure des défis :
Augmentation de la demande et insuffisance de l’offre : nous sommes face à une situation où les équipes spécialisées de soins palliatifs sont saturées. Il y a des patients qui sont sur liste d’attente et c’est insoutenable !
Explosion des besoins en soins palliatifs à domicile. Les équipes sont saturées et ne peuvent plus répondre à toutes les demandes.
Complexité des besoins : les équipes soignantes doivent être capables de prendre en charge des pathologies très diverses :
Patients très jeunes, très âgés, multi-culturalité à gérer, pathologies diversifiées.
Epuisement des aidants-proches et l’absence de relais abordables financièrement le soutien aux aidants proches, l’encadrement et la professionnalisation de la fonction de garde-malade,
Le renforcement des équipes de 2ème ligne, qui hélas, joue le rôle de pompiers. Ils sont insuffisants et ne sont pas assez armés pour faire face à la diversité des prises en charge.
Celui-ci nous amène aux besoins en formations. Insuffisance des moyens face aux nouveaux besoins et donc l’impératif d’obtenir de nouvelles adaptations budgétaires, ceci, alors que nous sommes face à un désinvestissement du Fédéral vers les entités fédérées avec un minimum de financement alternatif.
En Cocof les soins palliatifs et continués font partie plus largement des coordinations de soins et services à domicile en ce qui concerne la problématique plus particulière des maladies à pronostic fatal ou des maladies chroniques. C’est donc au niveau de la coordination des soins et services à domicile que la Cocof peut travailler.
- Comment la Cocof se positionne-t-elle face aux constats, défis et demandes relayés en début d’intervention ?
- Nous sommes à la croisée de plusieurs compétences. Quelles sont les concertations entre les trois instances (COCOF, COCOM, VGC) et le Féderal permettant d’élaborer une politique concertée en région bruxelloise ?
- Un plan santé est en cours d’élaboration par le Ministre de la Santé. Avez-vous déjà eu l’occasion de participer aux réflexions concernant les soins palliatifs ? Les soins palliatifs feront-ils l’objet d’un focus spécifique ? Un calendrier de travail sur les soins palliatifs est-il déjà prévu ?