Parlement francophone bruxellois
Question orale de Fatoumata SIDIBE, députée MR-FDF,à Emir KIR, Ministre de l’Action sociale et de la Famille – 19 novembre 2010
Concerne : Mesures prises dans le cadre de la lutte contre les violences conjugales.La réponse est disponible ici.
Le compte-rendu complet est disponible en cliquant ici
Monsieur le Ministre,
Faisant suite aux deux précédentes études publiées sur la prévalence de la violence exercée à l’encontre des femmes et des hommes, l’Institut pour l’Egalité des femmes et des hommes vient de présenter son troisième rapport sur cette problématique, intitulé « Les expériences des femmes et des hommes en matière de violence psychologique, physique et sexuelle ».
En effet, 10 ans après la dernière étude réalisée à cet égard, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes souhaitait pouvoir réaliser une nouvelle étude à grande échelle afin d’avoir une meilleure idée de la survenance, des formes et de la gravité de la violence physique, sexuelle et psychologique dont sont victimes les femmes et les hommes. Réalisée auprès de 2000 Belges âgés de 18 à 75 ans, les résultats interpellent toujours. En effet, si l’étude a porté sur la problématique des violences conjugales, mais également celles relevant de la sphère familiale ou subies dans l’espace public, la violence conjugale occupe toujours une place de choix et témoigne de la nécessité de prendre cette problématique à bras-le-corps.
Ainsi, on a pu constater que 12,5% des répondants affirment avoir subi au moins un acte de violence de la part de leur (ancien) partenaire au cours des 12 derniers mois, ce taux s’élève à 14,9 % pour les femmes et à 10,5 % pour les hommes. Autrement dit, les femmes en sont davantage victimes que les hommes, précisément plus d’une sur sept. Par ailleurs, les femmes sont plus souvent victimes de violences entre partenaires « graves » et « très graves » que les hommes.
Autre constat, les violences au sein du couple sont les plus tues. Si le nombre de dossiers ouverts pour violence conjugale a doublé depuis 10 ans, on estime que seulement 10 % des victimes d’actes de violence portent plainte. A la lecture de ces constats, on ne peut que constater que la violence conjugale reste encore un sujet tabou, d’où l’importance des campagnes de sensibilisation et d’information.
Depuis novembre 2009, une ligne d’écoute d’urgence a été mise en place à l’initiative de Région wallonne, de la Communauté française et de la Cocof afin de lutter contre les violences entre partenaires. Bien qu’une première évaluation de la ligne ne soit prévue qu’après une année de fonctionnement, disposez-vous toutefois d’un bilan provisoire de ce numéro vert (type d’appelant, nombre d’appel, type de violence concerné, type de problèmes qui se sont posés…) ? Quels sont les outils qui ont été mis en place pour faire connaître ce service et à hauteur de quel budget ? Quel a été le bilan du lancement de la première phase de promotion assurée par la Communauté française ? Est-ce qu’une stratégie de communication a été mise en place ? Est-ce que la campagne média sera bien lancée d’ici la fin de l’année ?
Enfin de manière générale, Monsieur le Ministre peut-il me faire savoir :
1) Les actions que la Cocof compte entreprendre prochainement en vue de sensibiliser davantage la population à la problématique de la violence entre partenaires ? Où en est le projet Evras depuis le gouvernement conjoint du 21 janvier 2010 où un certain nombre d’engagements ont été pris? Des avancées concrètes ont-elle été réalisées et ce afin de généraliser les animations Evras pour la rentrée 2011 ?
2) Quelles ont été les conclusions du Comité de coordination quant à l’évaluation des mesures prises par la Région wallonne, la Communauté française et la Cocof en matière de violence entre partenaire ?
3) Où en est la conclusion de l’accord de coopération entre l’Etat fédéral, la Commission communautaire française, la Communauté française, la Communauté flamande et le bicommunautaire en matière d’assistance aux victimes ? Quelles sont les avancées à cet égard ?
4) S’il dispose de plus d’informations concernant une éventuelle participation financière de la Cocof au fonctionnement de la ligne d’écoute ? Est-ce que la Cocof sera en mesure de financer une telle initiative ?
5) S’il dispose des chiffres des centres de planning familial concernant la violence conjugale ?
Je vous remercie pour vos réponses.